« Le coronavirus tue en Afrique aussi, réveillons-nous », Réckya Madougou

Reckya Madougou, Consultante internationale sur les en Finance inclusive et de développement.

A la suite de l’organisation mondiale de la santé qui invite l’Afrique à se réveiller, l’ex-conseillère spéciale du président Faure Gnasingbé lance un vibrant appel aux dirigeants et aux fils et filles de l’Afrique à se lever face à la pandémie qui tue aussi sur le continent. 

Plus proche de nous que jamais, le Coronavirus déstabilise déjà nos économies. Et alors, plus de 200 000 cas ont été signalés dans le monde, plus de 233 cas en Afrique de l’Ouest et plus de 8 000 vies déjà perdues, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient d’alerter les Etats africains en les invitant à se préparer au pire, sinon au drame. Tel est le rappel fait par la conseillère spéciale à la microfinance du président togolais face au laxisme qui caractérise la gestion de la pandémie en Afrique. «  »Faiblement atteints depuis l’apparition du covid-19, selon les chiffres officiels, les pays africains auront tort de croire qu’ils sont à l’abri ou sont bien loin des déflagrations de cette crise sanitaire dont les conséquences sont multi-sectorielles. Il s’annonce que bientôt l’épicentre de la pandémie se déplacera vers l’Afrique.« , affirme-t-elle dans son appel.
Dans son alerte, elle s’offusque contre des publications qui tendent à faire croire encore que l’Afrique sera épargnée de cette pandémie.  » Et pourtant, pas loin de nous, dans un pays d’Afrique de l’Ouest, notre sous-région a connu son premier cas de décès du Coronavirus ce 18 mars 2020 au Burkina Faso.« , souligne-t-elle. Selon elle, l’urgence est d’opter pour des restrictions et protocoles responsables efficaces. Mieux, elle estime que les mesures radicales visant à limiter essentiellement les rapports sociaux en passant par la prohibition des rassemblements et même les interdictions de voyages non indispensables avec un confinement de la population dans les zones à risque élevé, devient un impératif pour tous les pays africains. « La stratégie censée être déployée par les gouvernements doit s’inscrire dans un triptyque : freiner l’introduction du virus, stopper sa propagation et atténuer les éventuels effets. Cela n’est possible après la prise des mesures que si ces dernières sont accompagnées par des dispositifs de mise en œuvre efficients, de sensibilisation et de suivi tels que les brigades mobiles de contrôle et de surveillance« , indique-t-elle.

 

L’Afrique court un drame si elle ne se réveille pas 

Si la radicalisation urgente des mesures ne sont pas prises par les gouvernements, «  »les dégâts seront incommensurables et les chaînes de transmission et de propagation du virus ne s’arrêteront pas de si tôt dans nos pays dont les dispositifs sanitaires sont déjà faibles. » Elle soutient que chacun garde à l’esprit que le covid-19 se transmet plus vite et facilement. « Même s’il tue moins qu’il ne contamine, il reste tout de même une menace sans précédent. Chaque Africain que nous sommes aujourd’hui a une responsabilité historique dans la préservation de notre continent de la propagation du coronavirus, à travers les mesures internationalement admises« , fait-elle savoir