« Il y a une super accumulation de dettes au Bénin », Candide Azannaï
En lieu et place d’une remise de dette ou de la suppression de dette, le gouvernement du Bénin, par le biais de son ministre des finances, préconise plutôt un endettement intelligent. Cette option du Bénin est perçue comme une fuite en avant, une littérature, par le président du parti Restaurer l’Espoir, qui dénonce le surendettement du pays.
Face aux conséquences de la crise économique, le ministre béninois de l’économie et des finances fait toute une autre lecture de l’aide internationale pour soutenir économiquement les pays africains. Selon lui, « la remise de dette aux pays africains n’est pas la solution ». En lieu et place, il propose un endettement conséquent. Une option que ne semble pas partager le président du parti Restaurer l’Espoir, l’ancien ministre de la défense, Candide Azannaï, qui estime que le Bénin n’est point éligible à des dettes extérieurs et qu’il s’agit juste d’une fuite en avant pour surendetter le pays. « C’est le ministre Wadagni et son gouvernement qui vont comprendre leur philosophie. Moi, je n’ai rien compris de ce qu’ils sont en train de dire« , a affirmé l’ancien ministre. A l’en croire, le gouvernement est allé au FMI pour demander de l’argent de covid et ils ont tapé au guichet élargi de crédit.; guichet au niveau duquel le quota du Bénin est déjà très avancé, indique-t-il. Pour le président du parti Restaurer l’Espoir, le discours tenu par le ministre Wadagni, pour rejeter la suppression de dette, « est une rhétorique des gens habitués à l’endettement, une rhétorique de gens qui ne savent pas ce que le poids de l’endettement a sur les générations futures. « .
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Selon lui, le pays s’est déjà surendetté et n’est plus éligible pour des dettes. « Si nous prenons la région, la zone UEMOA, affirme-t-il, je vous dis qu’au service de la dette, il y a deux pays qui ont un dette très lourde qui dépasse les 50%. Pour des raisons données, je ne veux pas dire le second pays, mais le Bénin fait partie de ces deux pays dont le service de la dette crève déjà et frôle 60% pour le cas du Bénin« », a laissé entendre l’ancien ministre. Pour lui, la dette représente l’usure parce qu’à la dette est grevés des taux d’intérêt. Bien qu’il explique que toute remise de dette est toujours accompagnée d’une contre-partie, Candide Azannaï ne comprend pas l’attitude du gouvernement qui rejette la suppression de dette. « Eux, ils ne veulent pas la remise ou l’effacement. Ils veulent que ces dettes soient là et il vont prendre de nouvelles dettes. Mais n’étant pas éligibles à de nouvelles dettes, ils veulent prendre par le groupe des banques et structures affilées aux institutions de Bretton Woods et des institutions partenaires pour qu’eux aillent prendre la dette à taux presque zéro« , affirme-t-il. Cette posture du gouvernement va nous conduire à une « super accumulation de dettes », a-t-il prévenu.
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