Libye : la Turquie appelle à une action rapide contre le général Khalifa Haftar

Le chef de l’armée nationale libyenne, le général Khalifa Haftar, s’est auto-proclamé chef de la Libye, à travers un discours lundi soir, affirmant qu’il «avait accepté le mandat du peuple libyen» et qualifiant l’accord de Skhirat de 2015 de «chose du passé». Cette déclaration a indigné la Turquie, qui a appelé la communauté internationale à agir sans délais.

«Haftar, le chef des forces armées illégitimes dans l’est de la Libye, a déclaré qu’il ne reconnaissait pas l’accord politique libyen approuvé par la résolution 2259 du Conseil de sécurité de l’ONU et prend le contrôle de l’État libyen en tant que commandant de la soi-disant Armée nationale libyenne », a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères le mercredi 29 avril. Le communiqué ajoute qu’ »avec cette annonce, Haftar a, une fois de plus, démontré qu’il ne cherche pas de solution politique à la crise en Libye, ne soutient pas les efforts internationaux à cet égard, y compris les conclusions de la conférence de Berlin, et vise à créer une dictature militaire dans le pays ».

« Cette personne a provoqué un approfondissement de la crise humanitaire en Libye avec les attaques aveugles de ses forces pendant plus d’un an, a empêché l’achat des fournitures médicales dont le peuple libyen avait besoin, même dans des conditions pandémiques avec son blocus pétrolier continu et n’a pas hésité à utiliser les coupures d’eau comme moyen de pression », a indiqué le ministère.

Les forces de Haftar, soutenues par l’Égypte et les Émirats arabes unis, avaient lancé une attaque massive contre l’Accord national du gouvernement (GNA) basé à Tripoli et dirigé par le Premier ministre Fayez al-Sarraj, dans le but de mettre la main sur la capitale, Tripoli. À la suite d’un accord entre Ankara et Tripoli sur la coopération en matière de défense, la Turquie a déployé des troupes et du matériel militaire pour protéger le GNA reconnu par l’ONU contre les attaques de Haftar. Les forces de Haftar ont intensifié les attaques contre le GNA ces derniers jours, afin de profiter de la préoccupation mondiale de la lutte contre le coronavirus.