Bénin : Irénée Agossa à cœur ouvert sur l’actualité nationale (interview exclusive)

 Dans une interview exclusive accordée à la rédaction de BENIN WEB TV, l’ancien conseiller à la HAAC et ancien directeur général de la SONACOP, Monsieur Irénée Agossa, président du parti « LES NATIONALISTES » a abordé différents dossiers d’actualité et a apprécié la gouvernance du président Patrice Talon. Lire ci-dessous l’intégralité de l’entretien.

BWTV : Bonjour Monsieur Irénée Agossa. Je rappelle que vous avez été conseiller à la HAAC, Directeur Général à la SONACOP et vous êtes le président du parti politique « LES NATIONALISTES », comment se porte votre formation politique ?

Iréné Agossa : Nous nous portons à merveille, je peux préciser que les nationalistes sont inscrits dans le registre des opposants au Bénin. Il faut le dire clairement pour qu’on le sache. Donc nous sommes un parti d’opposition. Nous nous opposons au régime du président Patrice Talon simplement par le fait que pour nous depuis le début, nous avons pensé à un moment donné que la place de ces hommes d’affaires ne se trouve pas à la tête d’un pays, en politique ; le peuple en a décidé autrement et nous nous sommes inscrits dans l’opposition pour pouvoir apporter les correctifs nécessaires pour la bonne marche de l’action gouvernementale.

BWTV : Il y a quelques mois, on vous a aperçu sur le terrain, notamment dans la Commune de Toffo où vous faisiez la vulgarisation de votre programme de société intitulé « Le Bénin, pays des hommes fiers ». Pensez- vous que votre voix sera audible dans le contexte actuel où tous les acteurs politiques sont sur le terrain entrain de vendre le « PAG-BENIN REVELE » ?

Iréné Agossa : Notre voix sera d’autant audible parce que le « PAG » ne peut être comparé qu’à un autre programme ; sinon comment on saura que ce programme est bon. Dans un système démocratique, il est important que nous ayons un autre programme qui puisse s’opposer au programme du chef de l’État et non s’opposer à la personne du chef de l’État ; ce qu’on faisait entretemps dans le système d’opposition, c’est qu’on s’oppose à la personne du chef de l’État. C’est ça qu’ eux ils ont fait avec Yayi Boni ; ils se sont opposés à la personne du président Boni Yayi. Nous, nous avons dit qu’il faut faire la politique autrement. Il faut changer le système de l’opposition dans le pays ; il faut avoir un programme, nous avons notre programme « Le Bénin, pays des hommes fiers ». Donc nous avons notre programme économique, nous avons notre programme sur le plan sécuritaire, nous avons notre programme sur l’énergie, sur le plan social, sur le plan de l’éducation. Un programme qui s’oppose à tout point de vue au programme du président Patrice Talon. Ce qui fait que les populations nous écoutent. Quand les autres viennent vanter le « PAG » sans leur dire comment le « PAG » va être exécuté ; nous, nous venons maintenant leur expliquer l’importance de notre programme qui est fondé sur « Le Bénin, pays des hommes fiers ».

Chez nous, nous disons que le Bénin doit être un pays des hommes fiers parce que simplement ce qui manque aux béninois, c’est cette fierté et il faut lui montrer une vision qui lui permet d’assumer son développement et d’en être fier. Nous sommes un très beau pays, alors le béninois doit être fier de son pays. Avant que tu ne sois fier de ton pays, il faut que ton pays te protège, te garantisse ta dignité, c’est ça que nous avons mis dans notre programme. Notre programme est un programme fondé sur l’emploi, le plein emploi dans notre pays. Nous avons défini les secteurs dans lesquels nous allons mettre l’emploi. Il ne peut pas avoir l’emploi sans l’autosuffisance alimentaire, nous l’avons dit. Et nous avons dit qu’il faut consacrer tout au moins 1,5 à 2% de notre PIB à la recherche appliquée de manière à ce que dans le secteur de l’agroalimentaire que nous puissions développer ce secteur de manière à ce que nous atteignons l’autosuffisance alimentaire. Et nous avons dit que sur le plan de l’industrialisation, il faut absolument faire du Bénin une plateforme du trafic pétrolier dans notre zone. Notre pays n’est pas un pays ayant la ressource dont on parle, le pétrole ; mais nous pouvons être la plateforme du trafic pétrolier pour l’hinterland, pour le Nigéria, partout ; ce qui fait que nous aurons un terminal pétrolier propre à nous contraire avec ce que le chef de l’Etat dit : qu’il faut aller négocier ceci avec le Burkina Faso.

Ce terminal pétrolier doit être installé à Sèmè dans un projet qui est déjà connu et qui permet  de mettre l’accent sur les dépôts et fait en sorte que nous ayons à travers le terminal pétrolier le produit final qu’est le gasoil, L’essence, le jet , le fiole lourd…etc. Nous aurons la plateforme ici qui va attirer tous les investisseurs ; donc nous aurons les grandes banques qui vont s’installer et nous aurons les infrastructures nécessaires qui vont accompagner ces banques que ce soit sur l’équipement, que ce soit sur le plan d’infrastructure routière.

C’est ainsi que nous pourrons lancer la mise en place d’une classe moyenne fondée sur une consommation propre, la consommation qui serait partie de ce que nous avons déjà mis en place et qui concerne l’autosuffisance alimentaire et de permettre à notre population de se lever et d’avoir une capacité de réflexion pouvant permettre de faire en sorte que la démocratie ne soit pas seulement le jeu de quelques élites. Et c’est ainsi que le processus va se lancer.

Nous avons axé notre programme économique aussi sur un programme important avec la France ; c’est de négocier la gestion du « CFA » Nous avons dit que la manière dont le « FCFA » se gère n’est pas bien. Il faut que nous ayons notre monnaie. Et nous ne pouvons pas avoir notre monnaie en tant que béninois simplement ; nous devons avoir notre monnaie dans l’ensemble CEDEAO et permettre à ce que nous ayons une politique monétaire qui nous permet de produire et de pouvoir exporter et d’assumer notre développement. Ce que font les chefs d’État africains, c’est pas normal. On opte pas pour la fainéantise économique. Il ne faut pas qu’ils se disent qu’il y a une stabilité du « CFA » qui les conduisent à une fainéantise, non. On doit assumer comme tous les autres pays notre développement à travers une monnaie propre à  nous, c’est important, c’est capital. Là, il faut discuter avec la France, il faut négocier avec la France, c’est important.

Nous avons un autre axe important, c’est Cotonou-Abuja où nous avons les 90% des échanges qui se font avec le Nigéria ; donc je dois comprendre ce que c’est que le Nigéria, le trafic avec le Nigéria ; ce que le gouvernement actuel ne comprend pas. Il ne comprend pas l’importance du Nigéria, du coup il attaque ceux qui sont capables de mener cette activité sur le Nigéria ; ceux qui se sont enrichis à travers cette activité, comme les JAVON. Il faut plutôt rationaliser les activités d’Ajavon et produire 200, 300 Ajavon et permettre d’avoir une couche de bourgeoisie béninoise capable d’investir chez nous ; capable de prendre le devant de l’investissement chez nous.

C’est pour vous dire que nous avons une vision claire de notre développement. Et nous ne pouvons pas lâcher certains secteurs. Tels que le secteur de l’énergie ne peut pas être privatisé, le secteur qui concerne le télécom ne peut pas être privatisé. Non, nous pouvons ouvrir le capital et permettre de faire rentrer des capitaux, mais nous ne pouvons pas privatiser le pays. Nous sommes contre cette vision du chef de l’État qui consiste à privatiser le pays, c’est pas sérieux, il y a des secteurs vitaux comme le secteur de l’eau qui ne peut pas être privatisé, le secteur de l’énergie, l’État ne peut pas quitter le secteur de l’énergie ;c’est des secteurs stratégiques de développement. C’est pour cette raison que nous sommes bien inscrits dans l’opposition. Vous voyez déjà avec moi, la vision que nous avons du développement de notre pays ; c’est clair, ce n’est pas la même chose que ce qu’ils sont en train de faire aujourd’hui dans notre pays. L’énergie pour nous ne peut être produit que sur la base du gasoil, nous ne pouvons pas avoir l’énergie thermique qui nous reviendra cher. Plus le coût du baril augmente, plus vous avez l’énergie qui coûte cher et vous ne pouvez pas produire. C’est pourquoi, pour nous ; à partir du terminal pétrolier,  nous allons voir des dépôts gaziers et faire en sorte que nous utilisons des turbines à gaz et nous allons installer des micros turbines à gaz qui sont utiles pour nos régions et permettre qu’il y ait un développement intégré dans les zones que nous voulons développer. Premier point, le Bénin va se mettre dans un système visionnaire avec le Nigéria. La zone importante de Pobè, Kétou Illara est une vision claire pour nous où nous allons mettre notre grand centre avec un aéroport capable d’atterrir à cette zone commerciale du Nigéria et permette que nous avons le développement de  la zone septentrionale chez nous. Toute la zone Agonli, zangnanando, Covè, Savè…, va se développer à partir du grand centre. C’est pour vous dire que nous avons une vision claire de ce que nous voulons faire. Nous sommes prêts à développer ce pays. Le tourisme viendra bien sûr après cet aspect. Parce que dès que nous allons activer les investissements, nous allons avoir la possibilité de porter notre patrimoine touristique. Les gens viendront se distraire. Il iront voir nos côtes, ils iront voir nos belles plages, ils iront voir ce qui se passe et permettent à ce que le tourisme se développe. C’est ainsi que nous avons une vision de développement de notre pays et nous pensons qu’il est utile d’en parler aux populations face à un « PAG » qui n’a pas de vision, un « PAG » qui est stérile qui n’apporte rien et depuis toujours le chef de l’État ne fait que demander des excuses. Et depuis la marmite est au feu et n’est pas prête ; est ce au fait il y a quelque chose dans cette marmite-là. Il faut se poser la question. Si le « PAG » a un sens pour nous, il a perdu tout son sens.

BWTV : Ne Pensez-vous pas qu’il faille poser la fondation avant d’élever les murs ? Ne pensez-vous pas que les deux ans ont permis d’attiser le feu et que le repas est bientôt prêt ? Revenons sur les nationalistes. Au cours de votre tournée dans la Commune de Pobè vous semblez vouloir dire que vous serez candidat. Est-ce que vous êtes en course pour les législatives ?

Irénée Agossa : Comme vous voyez, nous sommes dans une logique de l’opposition, nous allons discuter avec les autres forces de l’opposition et voir ce que nous pouvons faire au sein de cette force. D’abord au sein de mon parti, si ma personne est utile et ensuite au sein de l’alliance dans laquelle nous serons si ma personne est utile à jouer un rôle prépondérant dans le cadre de la conquête du pouvoir au parlement.

On ne décide pas au hasard. Si j’ai un rôle important et que je pourrais être au parlement, cela serait fait. Mais parlant de mon ambition personnelle et qui concerne moi -même mon propre désir, je veux me battre.  Je parle de la procédure interne. Pour mon propre désir, je me battrai pour être compté par les prochains députés . Ça c’est une ambition politique personnelle. Je me battrai avec tout ce que nous avons eu comme expérience politique, nous sommes capables d’apporter un autre son de cloche, une autre méthode de gestion parlementaire pour le bonheur de nos populations.

BWTV : Beaucoup de vos anciens compagnons politiques vous ont abandonné pour rejoindre le pouvoir. J’ai envie de vous demander : c’est quand votre déclaration d’amour à Talon ? Et que pensez-vous du comportement de vos anciens compagnons ?

Irénée Agossa : Dans tous les cas, moi je l’avais dit, j’ai fait l’expérience une fois d’aller dans le camp que j’avais combattu. Je l’ai fait avec le président Yayi Boni et la conclusion que j’ai tiré de ça, de cette expérience, ne me permet pas de recommencer. C’est tout à fait simple. Si vous allez dans une force que vous n’avez pas participé à construire, vous paraissez comme un ouvrier de la 25ème heure. Vous êtes comme quelqu’un venu trop tard dans un monde trop vieux. Et nos partis politiques n’ont pas encore aujourd’hui la capacité d’intégrer de nouvelle force. Donc vous perdez du temps, vous êtes perçu comme un espion à l’interne, vous perdez du temps avec vos idées et vous perdez aussi du temps à vos collègues, ceux qui sont là dès la première heure. Tu ne réalises pas tes idées ; on y croit pas ; et vous perdez du temps à se combattre et ça n’apporte rien au pays.

Je souhaite comme on dit : bonne aventure à ceux qui sont partis mais je vais leur conseiller de bien vouloir plutôt se reconstituer en une autre force interne et savoir gérer et porter leurs idées si leur système d’entre temps ne leur favorisait pas. Je ne crois pas que le fait d’être avec le président Talon soit la solution. La population veut une clarification au niveau de la classe politique ; les populations en ont marre de ces jeux. Aujourd’hui, il faut faire la politique autrement. Mais je crois qu’ils sont libres de faire ce qu’ils sont en train de faire mais ce n’est pas bien pour le contexte dans lequel nous sommes.

BWTV : Monsieur Irénée Agossa, venons à présent sur l’actualité nationale. Vous êtes l’une des premières personnalités à avoir dénoncé la candidature de l’opérateur économique Patrice Talon. Vous êtes allé jusqu’à dire que vous allez le combattre s’il ne reste pas dans son couloir pour éviter le mélange des genres.  Près de deux ans près, pensez-vous que vous aviez raison ?

Irénée Agossa : Malheureusement il m’a donné raison dans tous les sens. Il m’a donné raison parce que l’environnement économique dans lequel il doit agir, parce que c’est son milieu, l’environnement des affaires, il l’a totalement pollué.

Il a d’abord détruit systématiquement tout ce que nous appelons les échanges de base. Les bonnes dames qui étaient au bord des voies pour des échanges traditionnels, il a tout détruit systématiquement. Et du coup il a détruit ce que nous appelons le système de la circulation verticale de la monnaie.

Deuxième choses ce qu’il a fait c’est qu’il  a détruit la structure même de notre économie, il a attaqué le président du patronat qui est l’un de ses partenaires pour qu’il soit au pouvoir. Qui peut avoir encore confiance quand celui qui l’a amené au pouvoir qui est le président du Patronat se retrouve dans une situation que vous savez et qui n’est pas élucidée ? Ça a dégradé l’image du monde des affaires à l’extérieur, ça a dégradé l’image de notre pays. Du coup, il nous a donné raison que ce n’est pas son domaine. Il nous a donné raison parce qu’il fait la politique avec ruse et rage. Ce n’est pas ça la politique. La politique n’est pas la méchanceté, la politique, c’est pas la haine, la politique comporte bien sûr une dose énorme d’amour et de compassion ; c’est la politique. La politique, c’est tenir sa parole dans le sens du développement du pays.

Il dit qu’il va faire un mandat ; ensuite il dit qu’il va aviser. C’est ridicule, ce n’est pas ça la politique. Il met un « PAG » en place qui n’a pas de vision, ce n’est pas ça la politique et ensuite quoi, il veut s’enrichir seul avec son groupe ; c’est pas ça aussi la politique.

La politique, c’est se mettre au service des autres ; or lui veut que le peuple se met à son service, ce n’est pas possible. C’est ce pourquoi, nous leur disons de rester à leur place entre temps. Les conflits d’intérêt sont partout aujourd’hui ; Quand vous allez au port ; mais qui gère le port. Il a dit qu’il a cédé les actions…Qui comprend, qui peut croire à cela. Aujourd’hui dans le coton, qui gère le coton ? Chef d’Etat, président de la République ; le secteur coton est géré par son camp lui seul. Vous pouvez me citer un autre opérateur béninois qui se trouve dans ce secteur ? le premier secteur pourvoyeur de devises du pays et cela se trouve dans un monopole géré par le clan du chef de l’Etat. Ce n’est pas sérieux, ça ne se fait pas.

C’est pourquoi nous avons dit entre temps qu’ils soient de leur côté. Nous notre vision, c’est de protéger ceux qui ont les moyens dans notre pays et de les dupliquer pour qu’ils soient nombreux pour aider notre pays. Et ensuite de défendre les pauvres ; or de son côté, c’est d’isoler tous ceux qui ont les moyens, de détruire systématiquement tous ceux qui ont les moyens et de brimer les pauvres. Un système de privatisation sauvage de tous les secteurs. Voulez-vous qu’on accepte qu’on a tort ? On a pas tort. Malheureusement le chef de l’Etat a tôt fait de nous donner raison. Partout qu’on passe en ville, les gens nous disent vous avez raison et pourtant vous nous avez avertis. Et notre rôle cette fois ci, ce n’est pas encore averti, c’est continuer à éveiller les consciences à travers nos sorties, à travers nos visions pour que le chef de l’Etat se rende compte de l’utilité de ce que nous sommes en train de dire ; l’importance de ce que nous sommes en train de dire pour qu’il change pour le bien du pays.

BWTV : aujourd’hui, beaucoup de dossiers défraient la chronique au sein de l’opinion nationale. Le dossier 18kg de cocaïne, Le dossier redressement de 167 Milliards sur COMON SA, le dossier SONEB, le dossier CNSS pour ne citer que ceux-là. Que pensez-vous de ces différents dossiers ?

Irénée Agossa : Ces dossiers paraissent tout à fait faux parce que la méthode du chef de l’Etat n’a pas éloigné la suspicion. La suspicion de l’acharnement. Parce que quand vous commencez avec un dossier de cocaïne que vous retrouvez dans le conteneur de votre partenaire politique et qu’ aujourd’hui aucun béninois ne peut dire qui a mis les 18 kg de cocaïne dans le conteneur, alors comment peut-on croire à un redressement que vous faites sur la même personne. Et quand on sent tout de suite après ça que nous sommes dans un système où là où monsieur Ajavon est promoteur d’une radio, les émissions phares de cette radio sont brouillées, qui peut croire à votre redressement fiscal ? Qui peut croire en cela. Personne n’y croit. La méthode n’a pas pu nous éloigner de la suspicion.

La même chose, ce qui se passe au CNSS est claire ; parce que nous avons vu que le camarade Mètognon,  se retrouve aujourd’ui dans beaucoup d’émissions, dans les marches et on s‘emballe. Et les autres dossiers importants ? Où se trouvent les dossiers qu’ils ont cité avant de venir au pouvoir. L’affaire des machines agricoles, le dossier ICC, le dossier de Maria Gléta…où est qu’ils ont laissé ça ?

Puisque c’est les dossiers qu’ils ont décidé de voir une fois au pouvoir. Ces dossiers importants où ils ont dit qu’il y a des milliards détournés. Et ceux qui ont été soupçonnés dans ces dossiers, j’ai bien dit soupçonnés dans ces dossiers, puisqu’ils sont actuellement dans l’équipe, dans le gouvernement et à l’assemblée nationale en train de soutenir le chef de l’Etat ; ces dossiers sont enterrés.

Vous voulez qu’on croit à ce qu’ils sont en train de faire ? et dit que ce n’est pas de l’acharnement ? la méthode du chef de l’Etat n’est pas la bonne et nous disons toujours que ce n’est pas son secteur, ce n’est pas son domaine. Ce qu’il fait est contre nature, ce n’est pas bien. La politique ne se fait pas ainsi, la politique n’est de la méchanceté, c’est faux. La politique a des règles, ça a des vertus. C’est faux nous défendons ce côté ; la politique n’est de la méchanceté ; ce qu’il fait vis-à-vis de Ajavon, est de la méchanceté et c’est grave, c’est incompatible avec la politique. Le revers de la médaille est très dangereux ; parce que si vous ne respectez pas les normes d’un système ; si vous allez vers l’autre revers de la médaille, c’est difficile à supporter. C’est pourquoi on lui dit d’arrêter tôt. Plus personne ne croit à ce qu’il est en train de faire. A détruire tout ce qu’il a mis en marche pour dire qu’il veut lutter contre la corruption. Il n’a qu’à se reprendre et discuter d’homme en homme avec Ajavon.

On dit ça pour faire taire tout le monde ; c’est faux ; Quand vous faite taire tout le monde, le jour viendra où tout le monde va se lever contre vous ; tout le monde. Aujourd’hui, plus personne ne se tait au Togo. Donc tout le monde va se lever contre vous. Il faut permettre  à ce que les gens s’expriment. Et la méthode dont il parle, tenir les grands électeurs, tenir tout le monde et gagner et ne pas développer le pays et c’est ça qui permet d’avoir un second mandat, c’est faux, ce n’est pas toujours vrai, monsieur le président, ce n’est pas toujours vrai. Il dit qu’il veut marquer l’histoire ; oui c’est sa volonté de vouloir marquer l’histoire. Mais en voulant marquer l’histoire, il faut qu’il sache qu’il n’est pas le seul fils de Dieu qui a envi de marquer l’histoire. Qu’il permette aussi aux autres qui ont reçu aussi la mission de marquer l’histoire dans leur domaine de le faire. Il n’a qu’a respecté la liberté de chacun pour que ça marche en faisant en sorte que simplement tout ce qui concerne cette histoire de cocaïne soit mis à nu.  Qui a mis la cocaïne dans le conteneur de Ajavon ? Lorsqu’il va dire le nom et tout sera fait ; tout le monde va commencer à croire à tout ce qu’il fait dans le cadre de la lutte contre la corruption.

BWTB : Vous êtes aujourd’hui opposant, vous vous montrez critique, vous avez été DG à la SONACOP. Vous n’avez pas peur qu’on dossier vous rattrape ?

 

Irénée Agossa : Comment avoir peur ? Si j’avais peur, je ne vais pas parler. Vous avez oublié que je suis le premier DG dont on a scellé le bureau ? Nous n’avons pas peur, nous avons géré selon les règles de l’art ; c’est pourquoi nous maintenons notre position, nous discutons ; Notre pays ne doit pas être un pays de peur ; Il ne faut pas qu’on instaure une psychose. La psychose n’est pas bien, personne ne va s’engager et personne n’a confiance au pays.

Il ne faut pas qu’on est peur pour dire qu’on a géré. Si c’est ça donc n’importe quel directeur qui gère ; il faut qu’on mette son nom pour dire il faut qu’il ait peur alors qui va gérer dans le pays ? Même vous-même si on vous nomme, vous allez refuser ; vous n’allez prendre aucun risque de développement pour le pays. Faut pas inculquer ça aux générations, ce n’est pas bien. La psychose dans laquelle on a mis le peuple, ce n’est pas bien du tout. Si quelqu’un gère mal qu’on s’assure qu’il a mal géré, dans quel secteur il a mal géré et qu’on punisse selon les lois de la république. Mais il faut pas qu’on lance tout de suite que tu as été directeur et qu’il faut faire tout pour te coller un dossier parce que tu n’es pas du bord du chef de l’Etat. Dites une personne qui est du bord du chef de l’Etat et qu’on a inquiété. Donc tout ce que eux ils font est bon. Je ne suis pas sûr. Je pense qu’il faut changer de méthode pour que nous puissions quitter cette psychose.

BWTV : Monsieur Irénée Agossa, qu’est ce que vous avez d’autres à dire pour conclure cet entretien ?

Irénée Agossa : Le mot que j’ai pour conclure l’entretien est par rapport au nouveau gouvernement du président Talon. Nous sommes dans un contexte où le nouveau gouvernement ne suscite aucune joie à part la joie que nous avons ressentie dans les ménages des personnes nommées. De ceux qui ont été reconduit et de ceux qui ont été nouvellement nommés. Quand on circule dans le pays, il n’y a pas espoir ; les gens ne se disent pas voici une nouvelle équipe, espérons de nouvelles choses. Mieux, le chef de l’Etat ne cesse pas d’accuser le régime passé pour dire que lui, il a vu un pays qui n’était pas en forme. Il ne savait pas que le niveau de dégât était aussi énorme. Mais malheureusement ce que nous ne comprenons pas ; c’est qu’il prend les gens de l’équipe de Yayi Boni qu’il met à des postes stratégiques dans son gouvernement. Le ministre Koupaki fut premier ministre au temps de Boni Yayi ; Mathys Adidjatou, elle fut ministre des finances ;  Sacca Lafia fut ministre de l’énergie, Dossouhoui fut ministre de l’agriculture, Modeste Kérékou fut ministre de la jeunesse et des sports, je ne veux pas citer les autres. Il y a une véritable contradiction. Mieux tout le « PAG » dont il parle et qui est axé sur le tourisme et la culture avec plus de 700 Milliards qu’on veut y investir dedans et qu’on espérait 106 000 emplois et placé au deuxième rang des secteurs pouvant nous rapporter des devises après le coton. Ce ministère a disparu. On vient le fondre dans le ministère de la jeunesse et des sports qui peine à avoir de bon résultats.

« Le PAG » est vidé de son contenu . Donc c’est pour dire où nous voulons aller. Le président n’a qu’à reconstituer sa majorité  politique de base. Nous nous ne voulons pas y être pour que notre opposition ait de sens. Il nous donne trop de possibilité d’avoir raison ; nous on ne veut pas avoir raison.  Il n’a donc qu’à reconstituer sa base politique pour qu’ils puissent recommencer. Ce n’est pas le fait de sauter les ministres de Ajavon du gouvernement et se renforcer, ce n’est pas ça la solution. Qu’il discute d’homme à homme avec celui qui l’a amené au pouvoir pour qu’ils voient comment relever le défi du gouvernement. Nous on a douté d’eux ; mais nous, on ne souhaite pas avoir raison.

Je pense que la seule chance qui lui reste c’est de reprendre avec Ajavon ; discutez et mettre les choses en ordre car à l’allure où vont les choses, ce n’est pas bien. Je voudrais lui dire aussi qu’il n’a qu’a fait ses cinq ans et partir. Nous commençons par constater qu’il prend gout, il prend gout. Attention, attention. Ce qu’il a dit de faire qu’il le respecte. Cette inspiration qu’il a eu de faire cinq ans et partir ; qu’il le respecte et que Dieu le protège.

BWTV : avant de prendre congé de vous, rapidement un mot sur le RAVIP.

Irénée Agossa : Le RAVIP, nous avons vu que c’est un instrument de développement. Bien sûr que nous pouvons condamner le fait qu’on a laissé l’INSAE. Mais nous mettons du doute sur  l’opérateur technique SAFRAN qui est sur ce dossier ; Si c’est ce qu’ils ont fait au Kénya qu’ils veulent reproduire ici ça serait très grave. Il ne faudrait pas que cette liste aille aux élections Ce qui nous inquiète, c’est le fait que le COS-LEPI ne soit pas installé et qu’on ne parle pas de son budget qui doit lui permettre d’actualiser la liste électorale et permettre les élections législatives de 2019, les élections communales, municipales et locales de 2020 et les élections présidentielles de 2021 prochaines. Qu’on ne nous dise pas après qu’on va soustraire les étrangers et les enfants et en faire une liste électorale. Nous disons qu’on peut faire le travail administratif (…) mais il ne faut pas que la ruse prenne le pas pour qu’on oblige les acteurs politiques à contester les résultats d’une élection.

BWTV : Monsieur Irénée Agossa, merci.

Iréné Agossa : Merci à vous.