Honduras : le président sortant et son principal opposant se déclarent tous vainqueurs

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Le candidat de l’opposition de gauche Salvador Nasralla arrivait en tête de l’élection présidentielle au Honduras avec 45,17% des voix, selon les premiers résultats partiels annoncés dans la nuit de dimanche à lundi. Il devance le président sortant Juan Orlando Hernandez, crédité de 40,21% des voix, selon le dépouillement de 57% des votes, a annoncé le Tribunal suprême électoral (TSE), après une longue attente, source de confusion. Un peu plus tôt dans la soirée, les deux adversaires avaient revendiqué la victoire.

Le président sortant, Juan Orlando Hernandez, qui s’accroche au pouvoir, considère déjà qu’il a été réélu, une réélection qui est en fait interdite par la Constitution, mais qu’il a pu outrepasser en profitant d’un arrêt sur mesure de la Cour suprême qui a levé cette interdiction.

Dans ce petit pays situé au cœur du “triangle de la mort” de l’Amérique centrale, miné par les gangs et la pauvreté et affichant un des plus forts taux d’homicide au monde, ces tensions risquent de rouvrir les blessures laissées par le coup d’État de 2009. Le président Manuel Zelaya avait alors été chassé du pouvoir par l’armée, soutenue par la droite et par le monde des affaires.

“La démocratie est en danger”. L’analyste politique Victor Meza, du Centre de documentation du Honduras, juge qu’”il y a un climat de crispation”. “Pour la première fois, ce n’est pas une lutte entre conservateurs et libéraux, mais entre une dictature et la démocratie”. “La démocratie est en danger depuis que l’autoritarisme présidentiel a commencé à se renforcer”, a-t-il ajouté.