Limogeage brutal de Kako Nubukpo : l’OIF, un instrument de la franceafrique?
Le directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’OIF, le togolais Kako Nubukpo, a été remercié par la Secrétaire Générale de la Francophonie et l’Administrateur de l’organisation qui lui ont notifié de façon très brutale, son renvoi.
Pour cause, l’économiste togolais à publié la semaine dernière, une tribune dans laquelle il critiquait le franc CFA et le président français Macron. «Le franc CFA asphyxie les économies africaines », disait-il dans sa tribune.
Cette remarque et d’autres encore, viennent donc de lui coûter son poste au sein de l’organisation internationale de la francophonie. Après la publication de la tribune du togolais, les pressions ont commencées à tomber sur les épaules de Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’organisation qui s’est vue dans l’obligation de se débarrasser de l’épine dans le pied des pro-francs CFA.
Nubukpo a désigné un avocat et ira certainement au contentieux car pour lui, son remerciement viole toutes les règles élémentaires de licenciement. Son salaire a été suspendu. De même, tout lui a été retiré, ordinateurs et email.
Une épine dans le pied du cheval
La SG de l’OIF, Michaëlle Jean, aurait expliqué que le Président ivoirien Alassane Ouattarra s ‘était plaint officiellement du cas Kako Nubukpo. Le président ivoirien l’avait interpellé à New York en marge de l’AG de l’ONU en septembre dernier, en présence des deux délégations, celle de la Côte d’Ivoire et celle de l’OIF.
Aurait-il demandé officiellement la tête du togolais du fait de ses positions anti-FCFA ? En tout cas, la mention “protestations des Chefs d’Etats” figure explicitement dans la notification remise mardi à Kako Nubukpo.
A quelques jours de la visite officielle de Mme Jean au Bénin (13-16 décembre), l’affaire est symptomatique des crispations autour du Franc CFA. Les nombreuses prises de position de l’économiste togolais, qui avait également perdu son poste de ministre de la Prospective du Togo, dérangent au plus haut niveau tant à Bercy que dans les palais africains.
Une institution qui révèle sa vraie nature
L’organisation internationale de la francophonie (OIF), vient par cet acte encore une fois donner raisons à ses détracteurs qui pensent qu’elle n’est qu’une rallonge de l’empire français. La question du franc CFA est certes une question sensible surtout en ce moment où les jeunes africains ont les nerfs à vifs pour lutter contre l’emprise de la France et de l’Europe sur le continent.
Nubukpo a touché un point sensible que les « sbires » de la France en Afrique ne pouvaient pas laisser passer au risque de fâcher le « patron » français. Ouattara et les autres se sont empressés de couper la gangrène avant qu’elle n’atteigne le reste du corps ; une action qui démontre le vrai objectif de « cette histoire de francophonie » en Afrique : garder d’une manière ou d’une autre un œil sur les intérêts français.
L’OIF, de part cette action incompréhensible, prouve qu’elle n’est en Afrique, qu’un instrument de main mise, de la France et aux ordres de celle-ci. Michaëlle Jean et les siens devraient savoir, et ils le savent surement, qu’ils ne sont que des marionnettes dont les ficelles, presque invisibles, sont tenues par Macron et compagnie.
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