Rôle de la France dans le génocide rwandais, Paul Kagame fait appel a un cabinet international

Près de 24 ans après le génocide au Rwanda, le rôle joué par la France dans cette tragédie refait encore surface.

Pendant que l’accès aux archives reste toujours bloqué par l’Elysée qui avait pourtant, en 2015, annoncé la déclassification de ces archives de la présidence portant sur la période 1990-1995, le gouvernement rwandais, a engagé le cabinet d’avocat américain Cunningham Levy Muse qui vient de publier son rapport préliminaire sur le « rôle des officiels français dans le génocide contre les Tutsis ». Ainsi, selon jeune Afrique, ce rapport recommande à l’Etat rwandais de poursuivre une « investigation complète » sur la « connaissance, la conduite et la complicité des responsables français ».

Le gouvernement français a jusqu’à présent rejeté toute responsabilité dans le génocide, tout en admettant à partir de novembre 2007 que des « erreurs politiques » avaient pu être commises qui ont empêché de prévenir ou d’arrêter le génocide. Pourtant, plusieurs rapports indépendants, dont celui de la Mission d’information parlementaire sur le Rwanda et des travaux de recherche universitaires ont permis de préciser le rôle joué par la France, qui aurait armé les responsables du génocide, même après l’embargo de l’ONU. De plus, la banque BNP Paribas est elle aussi visée par plusieurs associations l’accusant d’avoir aidé au « financement de l’achat de 80 tonnes d’armes, ayant servi à la perpétration du génocide ».

Si ce n’est pas la première fois que la responsabilité de la France est pointée du doigt. Ce nouveau rebondissement survient dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre Kigali et Paris à cause d’une enquête du juge français Herbaut, accusant le président rwandais Paul Kagame d’être le commanditaire de l’attentat contre l’avion présidentiel rwandais en 1994, au cours duquel fut tué le président hutu Juvénal Habyarimana, considéré comme l’événement déclencheur du génocide qui a duré cent jours.

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La réouverture de ce dossier, en mars 2017, avait été à la base de vives tensions diplomatiques entre Emmanuel Macron et Paul Kagame à cause d’un témoin, un opposant rwandais, James Munyandinda (alias Jackson Munyeragwe),  qui affirme détenir des informations sur l’attentat qui a servi de prétexte au génocide des Tutsis en 1994. Ces informations qui seraient des preuves qui attestent que l’actuel président rwandais, Paul Kagame, est le commanditaire de l’attentat commis le 6 avril 1994 contre l’avion de l’ancien président Juvénal Habyarimana.

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