Côte d’Ivoire / Procès des officiers pro-Gbagbo : Jean-Noël Abéhi condamné à 10 ans de prison
L’ex-Commandant du Groupement de l’escadron blindé (GEB) de la gendarmerie ivoirienne, Jean-Noël Abéhi ainsi que trois de ses co-accusés, reconnus coupables de « complot contre l’autorité de l’État », ont été condamnés à 10 ans de prison, jeudi , par la Cour d’assises d’Abidjan devant laquelle ils comparaissaient, a constaté APA sur place dans la capitale économique.
Le procureur avait réclamé pour l’ensemble des accusés, une réclusion à perpétuité. La cour du tribunal du Plateau, à Abidjan, ne l’a pas suivi. En infligeant dix ans de prison à Jean-Noël Abéhi et à trois autres de ses co-accusés et en relaxant purement et simplement huit autres, la cour n’a retenu que le « complot contre l’autorité de l’État » et conclu à des « circonstances atténuantes ».
Les charges initiales portaient également sur « constitution de bandes armées », « vol et tentative de vol d’armes et de munitions », « attentat à la sûreté de l’État », « tentative de déstabilisation d’un régime constitutionnel ».
Selon le verdict de la Cour présidée par Aboubacar Coulibaly, sur les onze accusés, sept ont été acquittés, quand quatre dont Jean-Noël Abéhi ont été condamnés à 10 ans de prison. Le Commandant Abéhi et les trois autres condamnés ayant déjà purgé cinq ans en prison, resteront encore pendant cinq ans dans les liens de la détention. Le procès s’est terminé tard dans la nuit.
Jean-Noël Abéhi, l’un des piliers de l’appareil sécuritaire de l’ex-régime de Laurent Gbagbo et ses co-accusés ont été reconnus coupables d’une attaque perpétrée le 23 décembre 2012 contre le camp Agban, le plus grand camp de gendarmerie du pays située à Cocody, à l’Est d’Abidjan.
Selon l’accusation, le Commandant Abéhi a reconnu au cours de ce procès qu’étant au Ghana, il a participé aux réunions d’une plateforme militaire initiée par le porte-parole de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan, préparant un renversement du pouvoir politique en place à Abidjan.
Pour la défense, Abéhi a agi dans le but de protéger le pouvoir du Président Alassane Ouattara à partir du moment où il dit s’être désolidarisé de la plateforme des militaires exilés.
Arrêté en février 2013 à Accra, au Ghana, et extradé à Abidjan, Abéhi avait déjà été jugé et condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme pour désertion par un tribunal militaire, en août 2015.Il est également accusé par ses détracteurs et des ONG à tort ou à raison, comme l’un des principaux responsables d’exactions sous le régime de Laurent Gbagbo qui lui-même est en procès à la Cour pénale internationale (CPI) avec son ex-ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé.
Près de cinquante personnes civiles et militaires proches de la mouvance pro-Gbagbo doivent être jugées par la cour d’assises dans six affaires distinctes. Les prochains procès seront ceux de l’ancien premier ministre de Laurent Gbagbo, Gilbert Aké N’Gbo et l’ancien ministre de la Défense, Moïse Lida Kouassi.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.