Guinée équatoriale : une tentative de coup d’état déjouée

La Guinée équatoriale a déclaré qu’elle avait déjoué une tentative de « coup d’État » fin décembre contre le gouvernement de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le plus ancien dirigeant d’Afrique.

Le gouvernement a accusé au moins 30 mercenaires armés du Tchad, du Soudan et de la République centrafricaine d’avoir tenté de renverser Mbasogo  avec le soutien des forces d’opposition guinéennes juste avant Noël, a déclaré un ministre du gouvernement cette semaine.

Les « mercenaires … ont été recrutés par des militants équato-guinéens issus de certains partis d’opposition radicaux avec le soutien de certaines puissances », a déclaré Nicolas Obama Nchama, ministre de la Sécurité du pays, cité par l’agence de presse AFP. Nchama n’a pas explicitement nommé les groupes d’opposition ou les puissances étrangères que le gouvernement croit être impliqués dans le prétendu coup d’État.

Mercredi, l’AFP a rapporté, citant la chaîne de télévision d’État TVGE,  que les forces de sécurité guinéennes se sont heurtées à des mercenaires, qui auraient fait un mort près de la frontière. La tentative de putsch a eu lieu dans la nuit du 27 au 28 décembre, a fait savoir le site d’information Jeune Afrique.

Général militaire arrêté

La police camerounaise a arrêté un général militaire du Tchad parmi 30 hommes lourdement armés à la frontière de Kye-Ossi entre ce pays et la Guinée équatoriale fin décembre, selon le média camerounais Cameroon-Info.net.

Mbasogo a ordonné la fermeture de la frontière après les arrestations, a rapporté le site internet. Le parti de l’opposition Convergence pour l’innovation a publié une liste de 146 activistes qui, selon lui, ont été détenus depuis la prétendue tentative de coup d’État, a rapporté M. Anadolu.

Cependant, le 29 décembre, l’ambassadeur de Guinée équatoriale en France a semblé minimiser les événements. « Nous n’avons rien à cacher », a déclaré Miguel Oyono Ndong Mifumu à Radio France International. « Nous ne pouvons pas parler de tentative de coup d’État, tout est calme à Malabo. Il a été plus tard cité par l’AFP disant qu’une « tentative d’invasion et de déstabilisation » avait été commise contre le pays.

Mbasogo est au pouvoir depuis 1979 dans la nation africaine centrale riche en pétrole.

Selon Human Rights Watch , «la corruption, la pauvreté et la répression continuent de sévir», et «la mauvaise gestion des fonds publics et les allégations crédibles de corruption de haut niveau persistent, comme d’autres abus graves, notamment la torture et la détention arbitraire et procès iniques « .

En octobre, un tribunal français a reconnu le fils de Mbasogo,  Teodoro Nguema Obiang Mangue, également vice-président du pays, coupable d’avoir détourné des dizaines de millions d’euros du pays et blanchi l’argent en France. Le tribunal a saisi pour 120 millions de dollars d’actifs et a prononcé une peine de prison avec sursis de trois ans et une amende de 35 millions de dollars.