Sommet de l’UA à Addis Abeba: deux jours de grandes et sérieuses discussions

Le 30ème sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine s’est ouvert dimanche 28 janvier 2018 à Addis Abeba avec la présence effective d’une bonne partie des invités. Le président guinéen Alpha Condé passe le témoin de la présidence à son homologue rwandais Paul Kagame avant le début des discussions.

Lire aussi: Cyber espionnage : pendant 5 ans les chinois ont espionné le siège de l’Union Africaine

Les absences remarquées sont celle du burkinabè Rock Kaboré qui a annulé sa visite, à la dernière minute, afin de rester auprès des familles des victimes de la terrible explosion qui a endeuillé de nombreux Burkinabè. C’était sur la route malienne Gao-Mopti. L’autre absent était le président Joseph Kabila de la république démocratique du Congo.

Les assises ont démarré avec plusieurs sujets. En dehors du thème générique de la lutte contre la corruption et des dossiers politiques,  les dirigeants africains vont aussi se pencher, ce dimanche et lundi, sur le projet de réforme de l’organisation panafricaine. Un projet porté par le président rwandais.

Paul Kagame, souhaite que les 55 Etats africains appliquent une taxe de 0,2 % sur tous les produits éligibles qu’ils importent. Cependant, plusieurs pays dont l’économie est très tournée vers l’extérieur, sont hésitants. C’est le cas de l’Egypte et du Nigeria. Pour ces pays, des mesures spécifiques sont envisagées.

Sanctionner les indélicats qui font obstacle à la paix

Un autre moment fort qui a marqué l’ouverture de ce sommet  est le discours du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui a estimé que « le moment est venu » d’imposer des sanctions contre ceux qui entravent les efforts de paix.

Lire aussi: Espionnage du siège de l’Union africaine par la Chine : le prix à payer pour la gratuité

« En Somalie, les efforts doivent se poursuivre pour permettre l’aboutissement de la transition en cours entre l’Amisom et les forces somaliennes. Au Soudan du Sud, comment ne pas redire notre incompréhension face à la violence insensée que les belligérants infligent, avec une cruauté indescriptible, à une population qui n’a que trop souffert ? Le moment est venu d’imposer des sanctions à ceux qui font obstacle à la paix. Au Burundi, les partis doivent privilégier le dialogue, seule voie de sortie de crise. En République démocratique du Congo, les tensions et violences de ces derniers jours ont, une fois encore, illustré l’urgence de la mise en œuvre de bonne foi de l’Accord de la Saint-Sylvestre, en vue de la tenue des élections en décembre 2018. En Centrafrique, tout doit être fait pour assurer l’aboutissement de l’initiative africaine pour la paix et la réconciliation, lancée sous les hospices de l’Union Africaine. Au Mali, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation doit être accélérée, parallèlement à la mobilisation d’un appui plus important pour la force conjointe du G5 Sahel. Les efforts doivent être redoublés en Libye pour mettre un terme au calvaire des populations. L’Afrique doit prendre toute sa place dans la recherche d’une solution, de concert avec les Nations unies et les autres partenaires concernés », a-t-il déclaré.