Bénin-Présidentielle de 2016: Zinsou était -il une victime consentante de l’alliance républicaine?
Dernier premier ministre de l’ancien Président, Thomas Boni Yayi et candidat venu en deuxième position lors du second tour de l’élection présidentielle de Mars 2016 au Bénin, le banquier d’affaire Lionel Zinsou est au cœur d’un dossier de dette colossale contractée lors de l’élection présidentielle dernière dans sa seconde nation.
En effet, selon une publication de la « Lettre du Continent » en sa livraison du Mercredi 21 Février 2018, la justice française a exigé de Lionel Zinsou d’entamer une médiation avec un créancier burkinabé qui lui a avancé 20 Millions d’euros lors des campagnes en vue de l’élection présidentielle de Mars 2016 au Bénin.
Malheureusement, le calcul mathématique effectué en son temps par les leaders de l’alliance Républicaine n’a pas été la réalité des urnes et l’ancien premier ministre du docteur Thomas Boni Yayi se retrouve avec une ardoise de dette sur le bras; une dette estimée à plus de 15 Milliards de FCFA.
Un montant astronomique au regard de l’exigence légal en terme de fonds de campagne en vue de l’élection présidentielle. L’évocation de ce montant ne peut que susciter des interrogations. A quoi étaient réservés les 15 Milliards de dette contractée par le banquier d’affaire Lionel Zinsou? La question mérite d’être posée puisque le parti du Renouveau Démocratique qui a rejoint les forces cauris pour un Bénin émergent était dans l’optique de partager le pouvoir et rompre définitivement les amarres avec l’opposition.
S’il est généralement admis que la bataille pour la conquête du pouvoir est conditionnée à sa gestion, les formations politiques qui se mettent ensemble pour soutenir une candidature contribuent à la mobilisation des ressources de campagne.
Il n’est pas anodin de rappeler que dans le cadre de l’élection présidentielle de Mars 2016, les parties qui se sont associées aux forces cauris pour un Bénin émergent avaient signé et ce au domicile de Me Adrien Houngbédji à Cotonou un protocole d’accord sur leur participation à la gestion du pouvoir après la victoire finale.
Dès lors, la bataille pour la conquête du pouvoir devient une cause commune pour laquelle toutes les forces politiques qui se sont mises ensemble devraient associer tous les moyens pour atteindre l’objectif fixé. De ce point de vue, même la mobilisation financière ne devait pas être l’affaire du seul candidat.
Si au lendemain de la compétition électorale, le candidat se retrouve avec une dette d’un montant aussi important, il devait avoir dol quelque part. Et la rumeur qui a circulé faisant état d’escroquerie politique sous fond de « louage » de logo n’est donc pas totalement à rejeter.
15 Milliards de FCFA pour une campagne électorale: une entorse à la loi:
Nul n’ignore le caractère pernicieux de l’argent dans les campagnes en vue des élections au Bénin. Mais si le montant évoqué par la « lettre du continent » était vraiment destiné aux élections présidentielles de Mars 2016 au Bénin, il s’agit d’un véritable scandale que la cour suprême doit chercher à élucider. Même si se serait hypocrite de vouloir insinuer que les partis politiques sont toujours restés dans la fourchette légale fixée par les textes de la république, faire un dépassement de frais de campagne de l’ordre de 10 Milliards de fcfa est un scandale qui mérite sanction.
Il est vrai que le contexte social béninois contribue à la violation du code électoral avec l’absence de contrôle sérieux de compte de campagne, l’absence de sanction pour dépassement et compte non sincère; qu’à cela ne tienne; mais multiplier par 5 le montant légal (2,5 Milliards de fcfa) autorisé par la loi ressemble à de la démesure et compromette dangereusement la force des idées écrasée par la puissance de l’argent.
Au demeurant, les négociations politiques au Bénin sont un véritable marché de dupe dans lequel les « propriétaires » de parti politique perçoivent de l’argent du candidat au lieu de contribuer avec lui; donnant ainsi carte blanche à ce dernier pour des récupérations frauduleuses une fois la victoire conquise. La création de la cour des comptes devient une urgence que l’argument de la révision de la constitution ne doit point bloquer.
Vers la confirmation de la thèse des logos loués:
Analysons l’hypothèse qu’au terme de l’élection présidentielle de Mars 2018 le candidat Lionel Zinsou était élu président de la République du Bénin; aurait -il les mêmes difficultés à honorer les engagements pris avec le boss de l’entreprise « EBOMAF »?
A chacun de faire son interprétation; mais la source de la corruption commence depuis le temps des campagnes électoral qui a tout l’air d’un jeu de loto sportif où fait des placements espérant pouvoir un jour récupéré une fois aux affaires.
C’est sans doute cette conception qui fait que les partis politiques alliés au candidat exigent d’être prépayés du moins d’être pré-avancés avant la conquête du pouvoir. Qu’il vous souvienne que le bruit avait couru en son temps faisant état d’une location de logo par certains partis politiques au candidat Lionel Zinsou qui s’est laissé englué dans une aventure dont il ne mesurait pas l’issue.
En tout cas, avec la révélation sur l’existence de cette dette, il est fort à parier que la formation de la coalition Républicaine qualifiée par certains de monstre à trois têtes et par d’autres d’une alliance contre nature a dû coûter une fortune au franco béninois Lionel Zinsou qui a fait montre de foi facile face au calcul pythagoricien des leaders des formations politiques qui ont constituées cette alliance « contre nature » rendue normale certainement par des billets flambants neufs dégageant des odeurs « EBOMAF ».
Peut-on faire le procès à Zinsou d’avoir abandonné ses 35% d’électeurs?
L’expérience de l’élection présidentielle de Mars 2016 est sans doute une expérience unique pour le Franco Béninois Lionel Zinsou. Après les épreuves auxquelles il a été soumis d’abord lors du pseudo primaire ayant abouti à sa décision comme porte flambeau des fcbe et ensuite lors des campagnes électorales couronnées par une retentissante défaite, le dernier premier ministre du président Yayi Boni doit en garder un souvenir « souriant ».
Il est donc compréhensible que seulement au lendemain de la fin des élection couronnées par la victoire du candidat de la rupture, l’ex patron de pai partner ait pris sa distance malgré les 35% dont il est crédité par les béninois lors du second tour de l’élection présidentielle de Mars 2018.
Cette expérience douloureuse de la réalité politique béninoise qu’il a fait n’est pas restée sans conséquence sur sa perception des pratiques politiques au Bénin. M^me s’il s’efforce de renier la réalité, il n’y a pas de doute qu’il a été déçu par ses compagnons politiques dont la collaboration en vue de la conquête du pouvoir d’état n’ a pas été tout à fait sincère.
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