Dialogue au Togo : Les togolais devront « déterminer » eux-mêmes l’avenir de leur pays, Nana Akufo Addo

Après six mois de profonde crise politique au Togo, le dialogue très attendu entre pouvoir et opposition s’est ouvert lundi à Lomé, en présence du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, facilitateur de la crise.

« La paix, la liberté et la stabilité du peuple togolais est quelque chose qui n’est tout simplement pas négociable », a déclaré le chef de l’Etat ghanéen à la cérémonie d’ouverture à l’hôtel 2 février, devant de nombreux responsables politiques et diplomates, dont les ambassadeurs de France, des Etats-Unis et de la Chine.

« Je n’ai pas de parti pris, je suis venu ici pour soutenir un dialogue qui va faire que le peuple togolais et ses intérêts sont bien pris en compte », a-t-il ajouté, appelant les Togolais à « déterminer » eux-mêmes l’avenir de leur pays.

« Je suis venu ici sans prescription ou baguette magique pour imposer ou prescrire une solution ».

« Il est important, pour le respect des Togolais, que leurs dirigeants soient perçus comme étant capables d’arriver à des solutions qui feront avancer les conditions de la population de ce pays », et ce dans « un esprit d’entente et de compromis », a-t-il ajouté.

Le dialogue, qui doit durer une dizaine de jours, devrait aborder un large éventail de préoccupations, dont le « rétablissement de la Constitution de 1992 » – qui prévoyait un maximum de deux mandats présidentiels -, une « transition » politique et des « réformes électorales ».

Chacune des deux parties – une coalition de 14 partis d’opposition et le parti au pouvoir Unir – sera représentée par sept délégués. La participation du gouvernement devrait par ailleurs être discutée durant le dialogue.

« La crise qui mine le Togo est profonde« , a ensuite déclaré le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre. « Aujourd’hui, la lutte est entrée dans une phase décisive et irréversible, car le peuple est excédé par plus d’un demi-siècle de violation massive des droits de l’homme et de mal gouvernance ».

« Nous en appelons au sens de responsabilité et à la bonne foi du pouvoir », a-t-il ajouté. « Le peuple togolais meurtri, excédé, mais résolu et déterminé est à l’écoute. Il est dehors et il espère. Il est debout et il attend. Il nous attend ».

Le porte-parole du parti au pouvoir (Union pour la République, Unir) Charles Condi Agba a de son côté affirmé participer à ce dialogue « dans un esprit d’ouverture ».