Bénin : de la « casse » à la « ligne rouge », Modeste Toboula l’éternel incompris?
Depuis l’avènement du régime du ‘’Nouveau Départ’’, le Bénin ne vit plus dans une certaine routine que les régimes qui lui ont succédé se sont plait à entretenir de peur que l’électorat ne les sanctionne sévèrement. A Cotonou, le pouvoir s’est doté d’un bras armé qui exécute à la lettre et même parfois avec un peu trop de zèle, les tâches les plus complexes.
Modeste Toboula ; le nom qui fait peur à certains riverains de Cotonou, qui intrigue d’autres et qui révolte tout ceux qui ne sont pas d’accord avec la gestion du président Talon. Pour cause, le préfet du littoral s’est érigé en « roi de Cotonou » et se permet de tout casser et de tracer des lignes rouges partout dans la ville.
De monsieur « casse tout » à monsieur « rouge partout »
Des casses, il y en a eu à foison. Le déguerpissement des riverains qui ont occupé l’espace public a été une opération menée de mains de fer par Modeste Toboula qui a lui même supervisé les casses. Pas du tout du goût des populations cotonoises et même du maire de la ville à l’époque.
Un sérieux bras de fer a commencé entre les deux autorités qui, tout au moins, ont tout fait d’éviter l’affrontement direct. Toboula a fait des mécontents dans la ville de Cotonou avec les casses certes, mais n’est-il pas dans son rôle? après tout, c’est le but de la manœuvre; il fallait quelqu’un d’audacieux pour mener à bien cette tâche car les autorités décentralisées du pays et surtout du littoral n’en avaient visiblement pas le cran.
Le préfet n’a pourtant pas transgressé la loi en demandant aux squatteurs des places publiques de libérer l’espace! Il va sans dire donc que malgré le caractère brutal et impopulaire que revêt ces actions, Modeste Toboula ne faisait que respecter les textes de la république. Le seul bémol est que les déguerpissements ont eu lieu malgré les plaintes des uns et des autres et les lieux et places libérés sont restés jusqu’à ce jour sans aucun aménagement.
Des lignes rouges et des interdictions
Toboula à la tête du département du littoral, loin de faire du bien au régime qui l’a employé, ne ferait que ternir à petit feu, l’image de son employeur avec notamment sa politique de vouloir systématiquement contrôler ou poser sa marque sur les manifestations programmées dans la ville de Cotonou, selon certains observateurs de la situation sociopolitique du pays.
La liberté de manifestation serait de plus en plus une liberté réduite au vu des récents événements qui se sont produits lors des dernières tentatives de marche des membres de la société civile béninoise. Le préfet a sorti des arrêtés pour redéfinir les conditions d’organisation de manifestations dans la ville de Cotonou et pour interdire l’exposition des pneus usagés aux abords des voies. Tout ceci au nom d’une république sérieuse.
Modeste Toboula exagérerait-il pas avec ces actes qui frisent plutôt des comportements privatifs de liberté? Tout le monde ou presque répondrait avec un ‘oui’! Le « super préfet » fait parfois preuve d’un tel zèle que l’on serait tenté de croire qu’il ne rend compte qu’à lui-même, de ses actes souvent très impopulaires.
Aujoud’hui, des sondages montrent clairement que l’impopularité du préfet du littoral, contrairement à ce à quoi on pourraient s’attendre, est en baisse. Les béninois commenceraient-ils à comprendre la substance du travail qu’effectue Modeste Toboula à la tête de la préfecture du littoral? Une situation fort probable quand on en arrive à comprendre que le vrai meneur n’est autre que le gouvernement de Patrice Talon le « big boss »
Une main invisible mais connue de tous
En effet, comment peut-on faire preuve d’autant d’autorité dans un pays, qui n’est pas une fédération où chaque Etat a ses lois propres à lui, si les plus hautes autorités du pays ne sont pas ceux qui tirent les ficelles. Dans le cas du département du littoral avec le préfet Modeste Toboula, on se rend compte que le pouvoir central est de mèche et même que c’est lui qui tire les ficelles.
Talon avait besoin de quelqu’un d’assez courageux pour faire passer les réformes qu’il compte mettre en place dans ce département stratégique du pays; et comme par hasard, monsieur Modeste Toboula passait par là. C’est dire donc que le préfet n’exécute que ce que le gouvernement lui demande et ce, pour le moment, suivant les lois de la république et de la démocratie même si cela n’y paraît, et donc lui aussi semble attendre de voir la suite des événements.
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