Opinion : hommage au soldat Michel Adjaka, ce dur à cuire !
Fais ton devoir, la conscience dégagée, puis attends ta récompense de Dieu, dit- on. Un sage ajoute : Laisse à la postérité, sans souci d’être bon pour tous, un bon témoignage de la mission que les hommes t’ont confiée dans un contrat de confiance, au lieu d’un costume en or.
L’assemblée générale de l’Unamab a décidé hier de confier son destin, en une période sensible et de turbulence, à un autre magistrat conformément au respect des textes pour tourner une autre page de son histoire.
07 mars 2012 ! Souverainement et de façon démocratique, le président sortant fut porté par les magistrats à conduire la barque Unamab à bon port. L’Union nationale des magistrats du Bénin avait eu à sa tête un homme courageux et téméraire du nom de Michel Adjaka.
Ce dur à cuire a amorcé la lutte syndicale avec véhémence pour le mieux- être de cette corporation constituant le troisième pouvoir, médium dans l’arène, pour ne pas dire la jungle, sociopolitique.
Faut-il rappeler que le président Michel Adjaka n’a cédé à aucune intimidation dans sa mission de mener des réformes majeures face au régime Yayi en passant par la Rupture ? L’amnésie tente souvent attaquer la mémoire collective. Par conséquent, jugeons ce rappel utile.
Les luttes menées sont multiples dont, entre autres, la reprise des sessions d’assises bloquées pendant plus de deux (02) ans pendant que les dossiers souffraient âprement dans les tiroirs ; la revalorisation et l’amélioration des conditions de vie et de travail du magistrat ; la lutte contre la révision opportuniste de la constitution sous les président Yayi sans s’arrêter en si bon chemin à l’avènement de la Rupture. Témoins vivants sommes-nous de la continuité de ce combat de l’inlassable Michel contre la révision égoïste de la constitution béninoise engagée par le président Patrice Talon. Comme Usain Bolt, l’archange guerrier n’a point cédé aux pressions ni aux acharnements encore moins aux intimidations quand un député du BMP, de concert avec ses collègues de la majorité présidentielle, jugeait bon, en connivence dangereuse avec l’Exécutif, de retirer le droit de grève aux acteurs de la justice, de la santé et de la sécurité. Louis Vlavonnou,aux ordres du pouvoir Talon, cible spécifie les magistrats dans la honteuse histoire de retrait de grève en proposant la modification du statut des magistrats au Bénin.
Hélas ! Le président Michel Adjaka est resté droit dans ses bottes, debout, les cheveux dans le vent. Puis Holo dit le droit. Mais une victoire partielle !
Le magistrat ne démordait pas. Il fallait que le Conseil supérieur de la magistrature fût équitablement composé afin de ne laisser aucune marge de manœuvre aux oiseleurs de la liberté en science politique Rupture. Cette dernière bataille juridique « d’Atchoukpa » fut remportée grâce à l’impartial arbitrage de la Cour. La domestication de la justice béninoise projetée par les ennemis d’équité, source de paix, a eu du plomb dans l’aile. Puisque le président Michel Adjaka a combattu le bon combat avant d’achever la course.
La bravoure, la détermination et l’engagement syndical d’un tel homme méritent à bien d’égards tant de considérations et de mérites quand vient l’heure de passer le témoin à son successeur Dadaglo démocratiquement élu face à son challenger Issoudine. Un devoir de conscience et de confiance dont le magistrat Adjaka s’est acquitté, six (06) ans durant, en réfutant formellement de sortir par le portillon de la salle d’honneur. Ce fils des Adjaka est digne d’une légion d’honneur. Pour tricher ce passage du testament paulinien, le président Michel Adjaka a combattu le bon combat, il a gardé le sens d’honneur. Maintenant, la couronne d’or de dignité humaine qui lui était réservée est sienne. Et non seulement à lui, mais aussi à tous ceux qui ont œuvré au succès de ses deux mandats.
A son successeur Marc Robert Dadaglo, l’actuel substitut général à la Cour d’appel de Cotonou, un autre dur à cuire, selon nos recoupements, de choisir entre l’être et le paraître afin d’enseigner aux générations futures qu’il existe encore, malgré les trahisons devenues monnaie courante, des hommes attachés aux valeurs cardinales nonobstant l’imperfection dont souffre l’être humain.
Excellente journée à toutes et à tous !
Julien A. VODONOU
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