Mozambique : décès du chef de l’opposition
Le chef historique de la guérilla puis de l’opposition Afonso Dhlakama est décédé ce jeudi 03 mai 2018; alors que les négociations de paix avec le gouvernement mozambicain semblaient proches d’une conclusion.
Le décès du patron de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), 65 ans, dans son camp retranché des montagnes de Gorongosa (centre) a endeuillé tout le pays. Au cours d’un entretien accordé en urgence à la télévision nationale, le président Filipe Nyusi a confié son désarroi face à la disparition de son adversaire, dont il a été informé très tardivement qu’il souffrait, selon les médias locaux, d’un sévère diabète.
Mozambican media reporting that Afonso Dhlakama, former rebel leader and one of Africa’s longest opposition leaders, has died of undisclosed illness. No official reaction yet. pic.twitter.com/36Kuz4nBJe
— Zenaida Machado (@zenaidamz) May 3, 2018
« C’est une mauvaise période pour nous« , a ajouté le président, qui négociait depuis plusieurs mois directement avec le chef de la Renamo un accord de paix susceptible de mettre un terme à la rébellion relancée par la Renamo fin 2013. A six mois des élections locales et un an et demi des prochains scrutins présidentiels et législatifs, la disparition d’Afonso Dhlakama risque de retarder l’issue des pourparlers.
Pour rappel, pendant trente-neuf ans, Afonso Dhlakama a dirigé d’une main de fer le mouvement, qui a combattu le Front de libération du Mozambique (Frelimo, au pouvoir) jusqu’en 1992 lors d’une guerre civile particulièrement meurtrière. Après le retour de la paix, il est devenu le premier opposant de l’actuel régime mais a échoué systématiquement aux différentes élections présidentielles.
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Notons que son parti avait repris les armes dans le centre du pays en 2013 pour contester la mainmise du parti au pouvoir sur la Mozambique. Après une nouvelle défaite à la présidentielle en 2015 face à l’actuel président, M. Dhlakama avait repris le maquis. Fin 2016, il avait toutefois proclamé un cessez-le-feu. Cette trêve est depuis respectée et a permis au gouvernement et à la Renamo de faire avancer les discussions en vue d’une paix durable.
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