Réforme sanitaire au Bénin: un enfant de 9 ans meurt pour faute d’évacuation
Les réformes sanitaires au Bénin semblent avoir fait leur première victime officielle au Centre national universitaire Hubert Maga (CNHU) de Cotonou. Souffrant des problèmes sanguins, cet enfant de 9 ans décède pour non évacuation sanitaire.
Il s’appelle Jean Eudes Fèmi, 9 ans et orphelin de père depuis quelques années. Jean Eudes ne pourrait plus bénéficier des merveilles de cette terre puisqu’il a rejoint le Père céleste suite à une maladie qui nécessitait une évacuation sanitaire sur la France. Il y a huit (8) mois, la maman du jeune avait lancé sur des télévisions locales béninoises un appel de soutien et de l’apport du gouvernement pour l’évacuation sanitaire de son enfant Fèmi à l’étranger pour des soins adéquats. Mais malheureusement, cet appel a été sans suite malgré ses nombreuses démarches envers les autorités béninoises.
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Des témoignages de ces parents après la mort de leur enfant, il s’agit de la mise en application des réformes amorcées par le régime Talon dans le domaine sanitaire. « Le Chef de l’Etat a interdit toute évacuation sur l’Afrique du Sud et a restreint le nombre de bénéficiaires pour, avait-il dit, faire bénéficier l’Etat de certaines ressources financières », a déclaré l’oncle du jeune Fèmi qui joue le rôle de papa du petit.
Lors d’une de ses rencontres avec les acteurs sanitaires surtout l’intersyndical du secteur de la santé, le Président Patrice Talon a affirmé qu’il a mis en place des réformes parce que les évacuations coûtent près de douze (12) milliards à l’Etat béninois.
« Je n’ai plus l’intention de confier des cas d’évacuation à une seule structure. J’ai décidé de réformer le secteur et j’ai demandé à ce que des cas extrêmement urgents ne soient uniquement traités et évacués. Le reste, on fera des économies pour doter le centre de référence de plateau technique nécessaire », avait affirmé Patrice Talon face aux acteurs de la santé.
Pour les parents de Jean Eudes Fèmi, leur enfant a été sacrifié sur l’autel de réformes devant faire des économies pour l’Etat. Ces parents pointent alors du doigt accusateur le Président de la République, Patrice Talon, d’avoir « tué leur enfant » qui avait pourtant bénéficié d’une première évacuation sous le régime Yayi en Afrique du Sud. Désormais éploré, la famille du jeune Fèmi exhorte le Chef de l’Etat à avoir un regard de père envers les dizaines voire centaines de malades du CNHU qui décèdent quotidiennement pour faute d’évacuation ou de prise en charge adéquate par les services sanitaires du centre.
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