Algérie : Bouteflika recadre son premier ministre, la preuve que le président a toujours le dernier mot

Dans l’avant-projet de loi des finances complémentaires pour 2018, le premier ministre algérien a prévu de fortes augmentations des prix et taxes sur l’obtention des documents administratifs. Selon un correspondant de BBC, en Algérie les augmentations prévues dans la nouvelle loi sont excessivement élevées surtout pour les passeports.

Pour le PM, le fait que ces documents ont une longue durée de vie, justifierait la hausse des coûts de leur établissement. Il a rappelé que le déficit budgétaire du pays s’élève à 1800 milliards de dinars couverts par les emprunts du trésor auprès de la banque d’Algérie.

Mais le président de la république ne le voit pas de cet œil ; Bouteflika n’a pas fait du deux poids deux mesures, il a purement et simplement rejeté ces mesures de hausse des prix. Il a décidé du retrait de toute augmentation de droit proposée sur les documents administratifs, a rapporté BBC. De même, Abdelaziz Bouteflika a demandé une seconde lecture de cette loi des finances complémentaires afin de supprimer les dispositions prévoyant la concession du foncier agricole aux investisseurs étrangers.

Ces derniers mois, le chef de l’Etat algérien avait déjà écarté une série d’autres propositions de son gouvernement, comme celle sur la vente de quelques 1200 entreprises d’Etats en difficultés financières ou en faillite. Les observateurs font remarquer que ces mesures prises par le président Bouteflika interviennent à 10 mois des élections présidentielles. Cela pourrait-il laisser transparaître des ambitions pour le président de 81 ans de briguer un nouveau mandat ?