Crise au Togo : disque rayé de la coalition des 14, Faure Gnassingbé en pole position
Au Togo, les manifestations des parties de l’opposition n’ont pas été interdites cette fois. Mais les autorités ont pris le soin de tracer les itinéraires aux manifestants, seule condition pour tenir le mouvement. Une condition que, sans étonnement, l’opposition refuse de respecter ; ce qui a conduit les 6 et 7 juin, à la répression des manifestants.
La coalition explique cette désobéissance par le seul fait que « (les) accepter… serait (de) capituler », selon la coordinatrice de C14, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, relayée par les médias locaux. Elle explique que « si nous acceptons d’aller à Bè, demain, le gouvernement nous enverrait dans la mer pour manifester en haute mer ».
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Pour l’opposition donc, refuser de suivre les consignes des autorités, c’est une manière pour elle de prouver sa détermination et de montrer à la face du monde les déviances de l’Etat en matière de liberté. « Le pouvoir n’a pas pris le dessus sur nous. Encore une fois, aux yeux du monde entier, nous avons réussi à montrer que les manifestations sont étouffées » a souligné Kafui Adjamagbo-Johnson.
Une opposition en manque d’inspiration
Après donc presque des échecs observés pour les deux premiers jours des trois prévus pour les manifestations, le groupe de partis d’opposition ne capitule donc pas et maintien ses manifestations du 9 juin sur toute l’étendue du territoire national, appelant les togolais à observer un « Togo mort » le lundi 18 juin prochain.
Cela devient la routine au Togo. L’opposition semble ne plus avoir d’imaginations ni la stratégie appropriée pour mobiliser les togolais autour de « leurs idéaux ». « Leurs idéaux », car le peuple togolais avait un objectif au début des manifestations de rue, celui de faire en sorte que le prochain président de la république ne soit pas un Gnassingbé.
Cet objectif a été transformé au fil du temps pars la coalition des 14 en « démission immédiate » de Faure Gnassingbé du pouvoir. Le peuple a suivi tout de même les mouvements d’humeur incité par les politiques opposants à Faure, en espérant un dénouement rapide et judicieux à cette crise. Les togolais ont misé tellement sur le fameux « dialogue inter togolais », espérant que celui-ci apportera la solution à la crise.
Mais les deux parties ne sont pas arrivées à s’entendre. Même si au départ, on a remarqué des concessions du gouvernement sur des revendications qui auraient pu être réglées hors dialogue. Toutefois, les dés étant jetés, le facilitateur a entamé les choses sérieuses, relatives au départ de Faure. Ce fut le début d’une série de parties de ping-pong entre l’opposition et le pouvoir. Si seulement les opposants en avaient fait, eux aussi, des concessions, peut-être que le dialogue serait encore maintenu et que des solutions de sortie de crise auraient déjà été trouvées.
La coalition semble agir de façon trop impulsive et, face à un calme trop expressif du président de la république, elle perd du terrain et de la crédibilité face à un peuple fatigué de la routine que deviennent les manifestations. Il est urgent pour l’opposition togolaise de faire preuve d’un peu plus d’imagination et de sang froid dans son combat si elle veut vraiment aboutir à un résultat qui lui conviendrait. Dans tous les cas, la voie du dialogue reste la meilleure option pour le moment.
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