Sommet Trump-Kim : les Nord-Coréens n’en savaient rien
Ce n’est que lundi 11, au matin, que le régime a levé la muselière de la presse nationale. Les Nord-Coréens, pourtant au cœur du sommet Trump-Kim, ont été tenus à l’écart jusqu’au lundi 11, la veille du sommet, des tentatives de rapprochement entre Donald Trump et Kim Jong-Un.
Le sommet Trump-Kim est depuis plusieurs semaines l’un des sujets les plus couverts de la planète. Pourtant, l’un des principaux peuples concernés n’en savait rien. Les médias nord-coréens n’ont donné cette information à leurs compatriotes que le lundi matin.
La rencontre historique entre Kim Jong-Un et Donald Trump a démarré, mardi 12 juin, à Singapour. Mais selon le HuffingtonPost, ce n’est que le lundi 11, très tôt dans la journée, que les Nord-Coréens accédaient à cette information. Leur leader était déjà à près de 5000 km de son pays. En effet, au moment où le régime nord-coréen utilisait plusieurs canaux de diffusion pour divulguer la nouvelle, Kim Jong-Un lui foulait le sol de la République de Singapour.
La télévision centrale coréenne (KCTV), le journal Rodong Sinmun et l’agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA) sont les trois organes officiels qui ont dévoilé l’information de concert.
Que disent les médias coréens du sommet Trump-Kim ?
D’après la BBC, les médias coréens vont plus loin qu’annoncer la présence à Singapour de Kim Jong-Un. Fait rare, ils ne cachent rien de l’objectif réel de ce voyage. La présentatrice télé star, Ri Chun-Hee l’a donc dit sans détours : une rencontre avec le président américain.
Dans le prolongement de ce traitement inédit, ils proposent de même une actualité plus dense, détaillant les enjeux du sommet. Le quotidien Rodong Sinmun prépare ainsi un éditorial sur la nécessité pour le Pays d’avoir des relations diplomatiques avec les nations étrangères. L’agence KCNA continue quant à elle la propagande, en prenant soin de mettre en avant Kim Jong-Un. Cependant, elle agrémente ses rapports d’éléments factuels.
L’itinéraire du dirigeant est de fait expliqué dans les détails. Départ de Pyongyang, arrivée à Singapour, entretien avec le premier ministre autochtone Lee Hsien Loong… L’utilisation d’un avion affrété par la Chine est, elle aussi, reconnue. Cet aveu rompt avec une habitude qui consiste à ne lister, dans ses déplacements, que le jet privé du dictateur.
Une rupture d’habitude qui donne de l’espoir
La Corée du Nord est connue pour être l’une des nations verrouillant le mieux le flux d’informations. Le pouvoir de la dynastie Kim contrôle au maximum toute narration transitant via les médias du Pays. D’ordinaire, ce n’est qu’à l’issue d’une action ou d’un déplacement de Kim Jong-Un que le 4e pouvoir relate les faits, toujours selon une version qui sert la propagande.
Le changement d’attitude auquel on assiste aujourd’hui est, selon les analystes, un bon signe. Il supposerait que les négociations entre les États-Unis et le “Pays des Grands Leaders” ont des chances d’aboutir à un compromis satisfaisant pour les deux parties. Une prédiction qui pourrait se confirmer. Ainsi, Europe 1 rapportait il y a quelques heures la réaction enthousiaste de Kim Jong-Un. Il s’exprimait alors au sortir de cinquante minutes d’entrevue avec Donald Trump, et anticipait une “relation fantastique“.
Je me sens vraiment bien, nous allons avoir une bonne discussion et je pense que ça sera une réussite formidable. C’est un honneur et nous allons avoir une relation fantastique, ça ne fait aucun doute.
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