Erdogan qualifie Israël d’État «le plus fasciste et raciste au monde», Nétanyahou lui répond
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a qualifié mardi Israël d’Etat « le plus fasciste et raciste au monde » après le vote la semaine dernière par le Parlement israélien d’une loi définissant le pays comme « l’Etat-nation du peuple juif ».
« Cette mesure a montré sans laisser la moindre place au doute qu’Israël était l’Etat le plus sioniste, le plus fasciste et le plus raciste au monde », a lancé M. Erdogan lors d’un discours devant son groupe parlementaire à Ankara, tandis que des députés criaient « maudit soit Israël ».
Le texte adopté jeudi dernier par le Parlement israélien désigne « l’Etat d’Israël comme l’Etat national du peuple juif où celui-ci applique son droit naturel, culturel, religieux, historique », précisant que « le droit d’exercer l’autodétermination au sein de l’Etat d’Israël est réservé uniquement au peuple juif ».
« J’appelle le monde musulman, la communauté chrétienne, tous les pays, organismes, ONG, journalistes démocrates et défenseurs des libertés dans le monde à passer à l’action contre Israël », ajouté Erdogan.
La Turquie, une dictature pour Netanyahu
La réponse de Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien n’a pas tardé. Selon lui, la Turquie « devient une sombre dictature ».
« Erdogan massacre des Syriens et des Kurdes et emprisonne des dizaines de milliers de Turcs (…) Sous son pouvoir, la Turquie devient une sombre dictature », a affirmé M. Netanyahu dans un communiqué, à la suite de déclarations virulentes du président turc contre le récent vote d’une loi définissant Israël comme « l’Etat nation du peuple juif ».
Un projet d’Etat-nation juif qui ulcère le monde arabe
Le projet de loi controversé, qui définit Israël comme «Etat nation juif» et impose l’hébreu comme langue nationale, a été adopté à la Knesset le 19 juillet après des mois de disputes politiques. La mesure créant de nouvelles localités 100% juives a toutefois été écartée.
Ce texte, adopté par 62 voix contre 55 stipule notamment que l’hébreu devient la seule langue officielle d’Israël, alors que l’arabe avait auparavant un statut identique à celui de l’hébreu, et déclare que les «implantations juives [en Israël] relèvent de l’intérêt national». Aucune loi n’ayant été votée à ce sujet depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, l’hébreu et l’arabe étaient en effet jusqu’à présent toutes les deux considérées comme des langues quasi-officielles, utilisées dans tous les documents étatiques.
La disposition concernant des localités 100% juives avait suscité une vague de critiques. La nouvelle formule plus vague a toutefois été dénoncée par l’opposition, notamment par le député arabe Ayman Odeh qui a brandi durant le débat un drapeau noir à la tribune pour marquer «la mort de [leur] démocratie».
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