« La RDC ne recevra de leçons de personne », le président Jospeh Kabila

Le président Jospeh Kabila a livré jeudi 19 juillet 2018, un discours très attendu devant le Parlement réuni en Congrès. Mais à moins d’une semaine du dépôt des candidatures à la présidentielle, le chef de l’État n’a pas donné d’indication sur son avenir politique.

Le président de la République démocratique du Congo a mis en garde contre ceux qui veulent « manipuler » et donner des leçons à son pays.

C’est un discours très attendu tant par l’opinion congolaise que par la communauté internationale mais qui s’est révélé totalement déconnecté des aspirations du peuple.

Pour l’opposant en exil Moïse Katumbi, le discours de Joseph Kabila « c’est du déjà entendu », « Le chef de l’État n’a absolument rien dit « , « Joseph Kabila est totalement déconnecté des aspirations du peuple congolais ».

D’après Jean-Marc Kabund, de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), « Joseph Kabila n’a pas compris ce que ce discours sur l’état de la nation voulait dire » . « Cela suppose d’entendre les attentes de son peuple et d’y répondre. Or, comme chaque année, il s’est contenté de faire un récital de chiffres, dont lui-même n’a pas la maîtrise. Le pays vit actuellement des heures très difficiles. À quelques jours du dépôt des candidatures, Kabila avait l’opportunité de décrisper la situation politique. Il a préféré narguer le peuple congolais et la communauté internationale. »

Le président Kabila a souligné son « engagement à respecter la Constitution ». « Le cap des élections reste maintenu », a-t-il également déclaré, en soulignant que celles-ci seront intégralement financées par la RDC.

Le président Joseph Kabila est hors mandat depuis 2016. Avant chaque discours sur l’état de la nation depuis 2016 et le début de la crise politique, il y a des appels, toujours les mêmes, à ce que Joseph Kabila se prononce sur son avenir politique, qu’il dise clairement qu’il quitte le pouvoir à l’issue des élections, deux fois reportées et aujourd’hui prévues pour le 23 décembre. Mais le président a toujours choisi jusque-là de ne rien dire de définitif. Récemment, on a encore vu la Conférence épiscopale, le Comité laïc de coordination, un collectif d’intellectuels congolais ou même la Voix des sans Voix demander au chef de l’Etat congolais de mettre un terme à un suspense entretenu par ses proches et son parti.

Officiellement, Joseph Kabila est tenu au titre de l’Accord du 31 décembre et la Constitution à s’engager à céder son fauteuil après les élections du 23 décembre 2018. Or jusque-là, l’accord négocié sous la médiation des évêques catholiques a eu du mal à être appliqué tel quel. L’opposition dénonce les révisions unilatérales de certains points de l’accord et la politique du débauchage qui consiste à intégrer certains opposants, dont l’actuel Premier ministre, dans un Front commun pour le Congo.