Mali : élection présidentielle sous très haute tension, Yayi Boni appelé à la rescousse
Les Maliens ont rendez-vous avec les urnes ce 29 juillet. Mais, à deux jours du vote, la psychose s’est installée. La présidentielle malienne qui est entrée dans son dernier virage fait peur à une bonne partie de la population et pour cause !!!
La situation sécuritaire, qui se détériore de jour en jour
Ibrahim Boubacar Keïta est, en effet, en quête d’un second mandat sans avoir réglé les problèmes sécuritaires du pays. Malgré les messages de paix distillés sur les ondes tout le long de la campagne, et nonobstant l’important dispositif sécuritaire mis en place par les autorités, la sérénité n’est pas de mise. Interrogés, des habitants pensent, qu’en l’espace d’une journée, la stabilité «précaire» qui règne en ce moment peut vite se dégradée. Mercredi, dans le village de Soména, près de Djenné, à une centaine de km au sud de Mopti, une attaque attribuée à des chasseurs traditionnels ont fait au moins trois morts parmi les civils peuls.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement. Malgré un accord de paix signé en mai-juin 2015, les violences ont persisté et se sont propagées depuis vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.
L’opposition crie à la fraude
La question de la fiabilité du fichier électoral n’est toujours pas réglée alors qu’il ne reste quelque 48 heures pour que les Maliens désignent le successeur d’Ibrahim Boubacar Keïta (71 ans) élu en 2013. Et les cœurs battent déjà la chamade tant du côté des 24 candidats que du côté des électeurs.
En effet si le fichier mis en ligne le 4 juillet par le gouvernement faisait état de 8.105.154 électeurs, celui audité par les experts internationaux de l’OIF revendique lui, un chiffre de 8.000.462 électeurs. Soit un surplus d’une centaine de milliers de voix. Conclusion : « Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un fichier parallèle », avait ajouté Tiébilé Dramé, directeur de campagne de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition.
La paix sur le fil du rasoir !
L’ancien président béninois, Boni Yayi, a été désigné par l’Union africaine (UA), pour superviser le premier tour de ces élections présidentielles, au titre d’observateur de la mission d’observation électorale de l’Union africaine (MOEUA). Sa mission sera de procéder à une observation et une analyse indépendantes, objectives et impartiales de la conduite du scrutin, à la lumière des dispositions pertinentes de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui a été adoptée en 2007 et entrée en vigueur en 2012 et qui vise à rehausser les processus électoraux en Afrique, et à renforcer les institutions électorales et la conduite d’élections équitables, libres et transparentes.
Outre l’observation électorale directe, la MOEUA prévoit des rencontres avec divers acteurs du processus électoral, notamment les autorités institutionnelles, les coalitions des partis politiques et indépendants en compétition, les organes de gestion et de supervision des élections, les Représentants des médias ainsi que les organisations de la société civile.
Des médias locaux révèlent que, plusieurs membres du régime précédent ainsi que des candidats ont fait évacuer leurs familles au-delà des frontières nationales. Des signes, qui laissent incertaine l’issue de ce scrutin à haut risque.
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