RDC : retour au bercail de l’ancien vice-président Jean Pierre Bemba
« Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a l’insigne honneur de porter à la connaissance de l’opinion qu’il a plu à Dieu le Tout-puissant, après dix ans d’absence au pays, de permettre le retour du sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo sur sa terre natale, la terre de ses ancêtres, la RDC, mercredi le 1er août, à l’aéroport international de N’Djili », a annoncé son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC) dans un communiqué rendu public lundi.
Le MLC « invite la population congolaise, particulièrement les Kinois et les Kinoises, à lui réserver un accueil chaleureux, dans la paix et l’allégresse », poursuit le communiqué, signé par la secrétaire générale Eve Bazaiba. Finaliste de la première présidentielle démocratique en RDC (2006), Bemba très populaire dans l’Ouest du pays y compris dans la capitale Kinshasa, avait perdu face à Joseph Kabila.
Candidat unique de l’opposition ?
Après des violences ayant suivi sa défaite sur fond de contestation, il avait été arrêté en Belgique (en 2008) sur mandat de la CPI pour des crimes commis par sa milice (MLC, devenu parti politique) entre 2002 et 2003 en Centrafrique. Cette cour basée à La Haye l’a condamné (en 2016) à 18 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité mais à la surprise générale, elle a acquitté le congolais Bemba en appel. Bénéficiaire d’une liberté provisoire, il reste depuis en Belgique auprès de sa famille biologique.
Riche homme d’affaires devenu chef de guerre avant d’être vice-président et sénateur, Bemba reste poursuivi pour avoir suborné une dizaine de témoins dans l’affaire principale. Le parquet de la cour lui a requis, début juillet, cinq ans de prison. Sa défense plaide pour un acquittement supplémentaire. Il va regagner la capitale Kinshasa à une semaine de la fin de dépôt de candidatures, qui doit s’ouvrir mercredi, pour la présidentielle et les législatives nationales. « Bemba déposera sa candidature à la présidentielle avant le choix d’un candidat unique de l’opposition », a affirmé la secrétaire général du MLC Eve Bazaiba dans une déclaration à Anadolu.
« Tous les autres candidats de l’opposition retireront leurs candidatures dès le choix d’un candidat unique et commun », a ajouté Bazaiba pour « éviter de se réunir derrière une candidature qui risque d’être invalidée par la cour constitutionnelle ».
En dépit de ses affaires judiciaires, Bemba est arrivé troisième dans un rare sondage d’opinion réalisé en mars dernier – aux côtés de deux autres leaders de l’opposition Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi. Le week-end dernier, le président Joseph Kabila soupçonné par l’opposition et la société civile de vouloir briguer un nouveau mandat, en dehors de ses deux mandats autorisés par la Constitution. Son dernier mandat a pris fin le 19 décembre 2016 mais celui-ci est resté en fonction faute de l’organisation des élections dans les délais.
Le président Kabila a confirmé la tenue de ces élections le 23 décembre prochain mais est resté mutique sur son avenir politique. Son parti (PPRD) l’encourage publiquement à briguer un nouveau mandat, considérant qu’après la modification de la constitution en 2011, Kabila n’a fait qu’un seul mandat.
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