Bénin – Polémique autour du code électoral : Et si on attendait la plénière ?

Depuis quelques jours, les nouvelles dispositions du code électoral en gestation au parlement font l’objet de vives critiques au sein de l’opinion. Opposants et une partie de la mouvance décrient des dispositions qui, selon eux, excluent d’emblée les jeunes et les femmes de la course électorale. Et tout porte-à-croire que la loi était déjà votée.

La confiance serait-elle définitivement rompue entre les Béninois et leurs représentants au parlement ? Cette question mérite bien d’être posée au regard des derniers développements de l’actualité au sujet du nouveau code électoral. Adoptées par la Commission des lois, mardi 07 Août dernier, les nouvelles dispositions de ce code continuent de faire couler beaucoup d’encre et de salive. C’est le sujet qui défraie la chronique et semble préoccuper tous les Béninois.

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Chacun y va selon son discernement et sa croyance. Acteurs politiques de l’opposition, une partie de la mouvance sans oublier la société civile et certains groupements de jeunes qui se sentent lésés à travers ces dispositions sont montés au créneau pour fustiger l’augmentation des cautions pour les différentes élections en République du Bénin notamment les législatives et la présidentielle.

De 8,3 millions FCFA, la caution pour les législatives passe à 200 millions FCFA par liste et de 15 millions à 250 millions FCFA pour la présidentielle. Conférence de presse, meeting, émissions interactives et causerie-débat sont mis à contribution par chaque camp pour donner sa position sur la question, pour tenter de rassurer les Béninois. Mais ces polémiques que d’aucuns qualifieraient de vaines sont-elles réellement fondées quand on sait que rien n’est encore décidé au parlement?

Conformément aux textes qui régissent l’institution parlementaire, après l’adoption d’un projet ou d’une proposition de loi au sein de la commission des lois, la plénière se réunit ensuite pour statuer, confirmer ou amender le projet de loi. Est-on déjà à ce niveau? La réponse est tout à fait négative. Selon des sources bien introduites, la plénière n’est pas encore saisie pour statuer sur le texte. Ainsi donc, la levée de boucliers observée çà et là serait légitime si elle venait après l’adoption du texte en l’état par la plénière.

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Toutefois, cette veille citoyenne des Béninois sur des questions sensibles engageant la vie de la Nation telle que le relèvement à ce seuil des cautions pourrait également se justifier par le fait que la plupart des lois qui sont votées par l’actuelle législature passent comme une lettre à la poste malgré les récriminations des députés de la minorité jugées parfois impertinentes par le Bloc de la Majorité Parlementaire (BMP). Sans risque de se tromper, les Béninois ont très tôt tiré la sonnette d’alarme pour éviter l’adoption en l’état du texte par la plénière.

La 7ème législature sera-t-elle sensible aux cris de détresse de ses mandants en revoyant de façon considérable à la baisse les cautions suggérées à défaut de les supprimer? Ou confirmera-t-elle ces dispositions en dépit du haro des Béninois et de la classe politique de même que les observateurs de la vie politique qui trouvent indignes lesdites dispositions? Saisira-t-elle cette pêche que lui tendent les mandants afin de se réconcilier avec eux?
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