Bénin – reprise du procès Dangnivo: ce qu’il faut retenir de la deuxième journée
Ce 22 août 2018, le procès de l’affaire de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo a repris à la Cour d’Appel de Cotonou. A la reprise ce mercredi, les débats ont tourné autour des déclarations du principal accusé, Codjo Alofa appelé à la barre. Après plusieurs heures d’audition meublées par les interventions de la partie civile, de la défense et du ministère public, l’audience a été reportée pour le lendemain.
Il sonnait 09 heures 25 minutes quand le procès a été lancé. Après avoir déclaré ouverte l’audience, le procureur général a demandé au greffier de procéder au contrôle de présence des témoins qui devraient comparaître. C’est ainsi qu’il a été constaté que seulement cinq (05) des personnes citées étaient présentes dans la salle d’audience. Il s’agit des deux épouses de Pierre Dangnivo, son frère, et deux autres personnes.
[su_heading size= »17″] Bénin – reprise du procès Dangnivo : ce qu’il faut retenir de la 1ère journée d’audience[/su_heading]
Ayant constaté qu’une bonne partie des témoins était absente, la partie civile s’est interrogée sur les diligences faites par le parquet pour la présence effective des concernées. Pour Me Assogba, le parquet devrait prendre toutes les dispositions nécessaires pour la comparution des témoins cités. A l’en croire, le parquet n’aurait pas joué sa partition, il donne l’exemple de Laurent Mètongnon qui est absent alors qu’il était déjà à la disposition de la justice.
Face à ces déclarations, le ministère public a dénoncé les insinuations de l’avocat qui semblait faire croire que le parquet a délibérément choisir de ne pas s’assurer de la présence des concernés. Après son intervention, la parole est revenue au procureur général qui a rassuré que concernant Laurent Mètongnon, le problème ne posait pas, car des instructions ont été déjà données pour qu’il soit présent. En attendant son arrivée, l’audience a été suspendue.
Reprise de l’audience après l’arrivée de Laurent Mètongnon
L’audience a été relancée quelques minutes après l’arrivée de Laurent Mètongnon. Comme ce fut le cas dans la matinée, le contrôle de présence des témoins a été fait. Cette fois-ci, le nombre de présence a connu un accroissement. En dehors de Laurent Mètongnon, il y avait également la présence du médecin légiste.
Pendant qu’il a été demandé d’isoler les témoins dans une salle, Laurent Mètongnon soulève une nuance par rapport à sa présence à l’audience. Pour l’ancien secrétaire général de la FESYNTRA FINANCES, il n’est pas là en tant que témoins, mais plutôt qu’en tant que plaignant. Face à cette observation; le ministère public a précisé qu’au moment des faits, Laurent Mètongnon avait porté plainte en tant que SG FESYNTRA FINANCES, un titre qu’il ne détient plus à ce jour. Ainsi, si quelqu’un devrait se présenter en tant que plaignant, ça devrait être le nouveau SG FESYNTRA FINANCES.
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Mais pour la défense, le titre des personnes citées comme témoins importe peu. Pour Me Zinflou, le titre actuel de Laurent Mètongnon ne devrait pas posé de problème. Pour ce derniers, il ne serait même pas logique de faire comparaître le nouveau SG FESYNTRA FINANCES qui, en réalité, n’était nullement impliqué dans la procédure. Il a donc souhaité que Laurent Mètongnon soit écouté, une opinion approuvée par la partie civile qui a également jugée la présence de Mètongnon importante. Avis également partagé par le ministère public qui nuance tout de même que Laurent Mètongnon reste, mais pas en qualité de témoins. Le procureur général a fini par trancher la question en demandant à Laurent Mètongnon de rester en tant que « sachant ».
Le principal accusé à la barre
À la phase de la comparution des accusés, Codjo Alofa et son présumé complice Donatien Amoussou ont balayé du revers de la main les faits portés contre eux. Leurs déclarations ce matin, notamment celles de Codjo Alofa sont en contradictions avec celles tenues lors des enquêtes préliminaires au début de l’affaire
Pour mieux comprendre cette différence entre les propos, le ministère public lui rappelle les déclarations qu’il a eu à faire lors des enquêtes préliminaires. A ce niveau, un problème de traduction se pose, car Codjo Alofa ne comprend pas français. Mieux, la dame commise pour le « job » ne satisfaisait plus l’attente des différentes parties. Le procureur général a donc suspendu l’audience pour partir à la recherche d’un traducteur Fon-Français et Français-Fon pour la poursuite du procès.
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Une personne dans le public a finalement proposé ses services pour la poursuite de l’audience. Le ministère public a donc continué dans la présentation des propos tenus par Codjo Alofa en face des deux différents juges d’instructions qui l’ont reçu. A chaque déclaration, Codjo Alofa confirmait ou infirmait. A la fin, le ministère public a conclu que le concerné a reconnu avoir tenu l’essentiel des propos présentés lors des enquêtes préliminaires. Une conclusion mise en cause par Me Zinflou qui estime que le mot « essentiel » n’avait pas sa raison d’être.
De la présentation faite par le ministère public, il est à retenir que Codjo Alofa avait déclaré lors des enquêtes préliminaires qu’il est bel et bien l’auteur de l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo. Une déclaration qu’il avait soutenu par le récit des faits en impliquant certaines personnes qui seraient ses complices. Mais lors de du procès en 2015, il a signifié avoir faire les déclarations précédentes contre de fortes promesses et que ces propos lui auraient été dictés par le sieur Lucien Degbo. C’est cette dernière version qu’il a encore présenté ce jour à la barre.
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A la suite du ministère public, la partie civile est venue à la charge. Ici, Me Baparapé voudrait s’assurer que ce sont les supposés commanditaires qui ont pu lui dicter dans les moindres détails ses déclarations. Cette précision est importante pour Me Baparapé , car il s’étonne de la précision et de la chronologie des faits qu’avait relaté Codjo Alofa.
A cette préoccupation, le principal mis en cause réaffirme que les propos qu’il avait tenu devant les juges d’instructions lui étaient dictés par le sieur Lucien Degbo qui l’avait déjà préparé à l’avance. Cependant, il signale qu’il lui arrive de compléter les déclarations pour y mettre de la précision et de la chronologie. C’est sur ces déclarations, que l’audience a été suspendue pour permettre aux accusés de satisfaire leur faim.
La dernière partie de la journée
Après le déjeuner, l’audience a repris et Codjo Alofa a été aussitôt appelé à la barre. Cette fois-ci il était face à Me Zinflou de la défense. Avant de poser ses questions, ce dernier a demandé que certains propos tenus par l’accusé soient mentionnés avec grand intérêt.
Dans ses questions, l’avocat de la défense s’est beaucoup plus intéressé sur les dates des événements relatés. Il est donc revenu sur les dates de son arrestation, de son transfert à la prison civile de Missérété et de sa présentation au tribunal d’Abomey-Calavi. A l’en croire, il se pose visiblement un problème dans la chronologie de ces dates. Il demande donc à la Cour d’en prendre acte.
A la fin de son intervention, le procureur général a suspendu l’audience. Ainsi, les différentes parties se retrouveront ce jeudi à partir de 09 heures pour la suite du procès.
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