Côte d’Ivoire : Remise en liberté, Simone Gbagbo déjà réclamée par la CPI

Benin web TV

Après l’amnistie accordée, lundi 06 août 2018, à l’ancienne première dame, condamnée à 20 ans de prison, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », et sa libération mercredi 8 août 2018, la Cour pénale internationale compte toujours juger Simone Gbagbo.

Pour les juges de la Haye, pas question de mêler politique et justice. La libération de Simone Gbagbo étant une affaire politique, la CPI entend traduire en justice Simone Gbagbo comme son mari Laurent Gbagbo, actuellement en détention à la Haye.

[su_heading size= »17″]A lire aussi : Libération de Simone Gbagbo : des organisations dénoncent l’amnistie de Ouattara [/su_heading]

Dans une interview accordée à RFI, Fadi El Abdallah, Porte-parole et Chef de l’Unité des affaires publiques à la Cour pénale internationale est revenu sur cette amnistie, du Président Alassane Ouattara, déjà décriée par onze organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme.

« La Cour s’attend à ce que le gouvernement de la Côte d’Ivoire s’acquitte de ses obligations en vertu du statut de Rome en exécutant le mandat d’arrêt contre madame Gbagbo et en la remettant donc à la CPI, parce qu’il faut respecter les obligations en vertu du droit international et parce que la justice pour les crimes qui ont été énumérés dans le statut de Rome, c’est un élément important pour parvenir à une paix durable. », a déclaré le porte-parole de la CPI.

 « Il faut séparer ce qui relève de la procédure nationale où l’amnistie peut être accordée, et ce qui relève de la procédure devant la Cour pénale internationale et là toute amnistie qui pourrait avoir été accordée n’a pas d’impact sur les procédures devant la CPI », tient à préciser Fadi El Abdallah.

[su_heading size= »17″]A lire aussi : Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo reconduit à la tête du FPI (aile dissidente) [/su_heading]

Il est alors évident que, malgré cette amnistie, Simone Gbagbo fait toujours l’objet du mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI),

La « dame de fer » ivoirienne est mise en cause au sujet des exactions commises par des escadrons de la mort pendant la crise politico-militaire du début des années 2000, ainsi que dans la disparition en avril 2004 du journaliste Guy-André Kieffer, qui enquêtait sur des malversations dans la filière cacao, ce qui pourrait avoir gêné l’entourage du président Laurent Gbagbo, alors au pouvoir.

Simone Gbagbo, 69 ans est poursuivie par la Cour pénale internationale (CPI), qui a délivré contre elle un mandat d’arrêt en février 2012. Mais le président Ouattara a affirmé en 2016 qu’il « n’enverrait plus d’Ivoiriens » à la CPI, estimant que son pays avait désormais une « justice opérationnelle ».

[su_heading size= »17″]A lire aussi : Amnistie de Simone Gbagbo: la politique doit-elle remplacer la justice en Afrique? [/su_heading]

Laurent Gbagbo est quant à lui à La Haye (Pays-Bas) depuis 2011, au centre de détention de la CPI, où se déroule depuis 2016 son procès pour crimes contre l’humanité, pour des faits remontant à la crise de 2010-2011 qui a fait 3 000 morts.