Soudan du Sud : le président accorde l’amnistie à Machar et à d’autres rebelles

Le président Salva Kiir a accordé une amnistie générale aux rebelles de la guerre civile au Soudan du Sud, y compris son ancien vice-président Riek Machar. L’ordre d’amnistie a été lu mercredi à la télévision publique, trois jours après que Kiir, le leader du SPLM-IO Machar et les chefs d’autres groupes ont signé un accord de cessez-le-feu et de partage du pouvoir à Khartoum.

Une dispute politique entre Kiir et Machar a dégénéré en 2013, en une guerre qui a tué des dizaines de milliers de personnes, contraint un quart de la population à fuir leurs foyers et détruit l’économie pétrolière du pays.

Le conflit a souvent été mené selon des critères ethniques. Les tractations précédentes pour y mettre fin ont échoué, y compris une en 2015 qui a brièvement interrompu les hostilités mais s’est effondrée après le retour de Machar à la capitale Juba l’année suivante. Le SPLM-IO est le plus grand des groupes rebelles qui luttent contre le gouvernement de Kiir et les combattants qui lui sont alliés contrôlent plusieurs zones proches de la capitale. D’autres groupes anti-gouvernementaux ont également vu le jour, dont certains se sont affrontés.

Lam Paul Gabriel, porte-parole militaire adjoint du SPLM-IO, a déclaré que l’amnistie ne sera réelle que lorsque Kiir observera toutes les conditions convenues dans l’accord signé dimanche. « Machar ne peut venir à Juba qu’après la période pré-intérimaire au cours de laquelle les forces unifiées sont déployées à Juba et dans d’autres grandes villes du Soudan du Sud », a-t-il déclaré.

Machar a été libéré cette année d’une assignation à résidence en Afrique du Sud où il avait été détenu depuis sa fuite du Soudan du Sud en 2016. « Cela va maintenant donner beaucoup de confiance à Machar, y compris d’autres (qui sont) séparés d’une véritable raison de retourner au pays sans craindre la réplication de l’incident de 2016 », a déclaré à Reuters, Majak Daniel, un journaliste basé à Juba. Human Rights Watch a appelé jeudi à la libération d’un certain nombre d’opposants du gouvernement emprisonnés par les services de renseignement, dont Peter Biar Ajak, un économiste de premier plan qui a critiqué les deux camps pendant la guerre.