Sylvain Akindes: « le projet de code électoral pose un problème de trahison de l’esprit de consensus »

Programmé pour être examiné en plénière ce Mardi 28 Août 2018 , le projet de loi portant code électoral en République du Bénin continue de susciter des polémiques dans l’opinion nationale. Pour l’ancien ministre Sylvain Akindes, le vote de ce code électoral « pose un véritable problème de trahison définitive de l’esprit de consensus. »

L’ancien ministre Sylvain Akindes s’interroge sur les motivations de ceux qui ont initié et introduit la proposition de loi portant nouveau code électoral en république du Bénin. A travers une réflexion publiée sur sa page Facebook, Sylvain Akindes estime que la proposition de code électorale validée par la commission de loi de l’assemblée nationale est une rupture de la concertation inclusive des différents courants qui ont permis l’avènement du renouveau démocratique en 1990.

S’appuyant sur  deux articles de la première version de la loi N° 90-036 du 31 Décembre 1990 définissant les Règles Particulières pour l’élection du Président de la République et votée par le Haut Conseil de la République, Sylvain Akindes, affirme que les dispositions desdites lois répondaient aux souhaits des différentes composantes du peuple béninois.

Faut-il le rappeler, l’article 7 de ladite loi stipule que la déclaration de candidature doit recueillir la signature de cinquante élus locaux dans chacun des Départements, les élus locaux comprenant les membres des assemblées élues de Départements, de Sous-préfectures et de Communes. Une disposition précisée par l’article l’article 16: Les candidats aux élections présidentielles de la Période Transitoire sont dispensés de la nécessité de recueillir la signature de cinquante élus locaux sur la déclaration de candidature à l’article 7 ci-dessus.

Pour le ministre Akindes, « il n’est pas interdit, à notre avis, que ces différentes composantes changent d’avis et d’orientation puisque l’évolution des hommes et de leurs idées est normale. Mais alors, s’impose l’honnêteté de recourir ensuite à ces composantes pour le faire. Agir autrement n’est rien d’autre qu’une trahison des règles qui ont fondé la désignation des députés et du Président de la République. » se désole t-il.

Pour lui, la dérive actuelle ne s’explique pas. « Nous nous devons d’avouer qu’une grande personnalité du Parlement actuel, au moment d’une assise de son parti nous avait fait comprendre que de son avis la caution à exiger des candidats aux élections présidentielles devrait être portée à 1 milliard de francs. Il ne remplissait plus les conditions d’âge fixées par la loi. Nos échanges lui avaient permis de se rappeler qu’une possibilité de réduire le nombre de candidats se trouvait dans l’orientation arrêtée par le Haut Conseil de la République : le parrainage par des élus locaux puisque, suite aux lois sur la décentralisation, ces élus existaient désormais. » a rappelé Sylvain Akindes.

L’ancien ministre de Kérékou ne s’explique pas que des personnalités de la trempe des anciens présidents de la République qui avaient soutenues une certaines positions puissent être à l’avant garde de ce qui se dessine au parlement.

« Nous avions cru que son accord (cette grande personnalité du parlement – ndlr)  pour cette orientation était sincère et qu’il était préoccupé par sa propre relève. Erreur sans doute puisqu’il se trouve aujourd’hui aux premiers rangs des «poids lourds» du BMP. 
Comment se fait-il que ces anciens Présidents de l’Assemblée Nationale trahissent si aisément les positions que nous avions tous approuvées et soutenues ? Nous pouvons affirmer que ce n’est pas uniquement l’influence du Président Patrice Talon, puisque l’échange auquel nous faisons allusion date de la veille de la présidentielle de 2016. » s’étonne Sylvain Akindes.

Ignorant les motivations de ces personnalités, le ministre Sylvain Akindes se jette dans des conjectures. A le croire, cette motivation serait sans doute dictée par la volonté de recaler les honnêtes citoyens non trempées dans des affaires nauséabondes de la corruption. A moins que la volonté est de créer une caste de jeunes mafia à qui il serait accordé les moyens de perpétuer la domination de l’argent et de la corruption en finançant leur caution.

« Pour notre part, nous nous opposons à l’instauration d’une démocratie censitaire au Bénin avec les moyens qui sont encore permis à l’exercice des droits démocratiques dans notre pays. » conclut -il.

2 comments

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ADAMON

L’état beninoise est un désert de compétences inclue l’assemblée

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Valentin

« le projet de code électoral pose un problème de trahison de l’esprit de consensus »
Mr AKINDES, la question que nous nous posons ici est de savoir qui a trahis qui.
Si ce n’ est pas l’ assemblée qui a trahis le peuple qui lui a fait confiance