Bénin – Taxe sur les réseaux sociaux: Réckya Madougou exprime sa colère
Le mouvement #TaxepasmesMo lancé depuis quelques jours par les web activistes obtient des soutiens de taille. Après l’ancien Komi Koutché, c’est le tour de Réckya Madougou de se joindre aux jeunes pour dire non à la taxation sur les réseaux sociaux. Dans un message posté sur sa page facebook ce vendredi 21 septembre 2018, l’ex ministre de Boni Yayi a porté des griefs contre la décision du gouvernement.
Pour Réckya Madougou, l’accès à internet est un droit public. Prendre des mesures à limiter son accès aux populations est donc une manière de piétiner un droit selon elle. Ainsi, quelque soit les raisons avancées par les autorités, on devrait pas aller à cet extrême. « L’accès à Internet permet la création de forums de discussions politiques, économiques et communautaires, d’aborder des problématiques sociétales qui nous engagent tous. Il favorise même la création de plusieurs centaines d’emplois, mais encore faudrait-il le savoir. Internet a repoussé les limites de la faible bancarisation dans des pays pauvres comme les nôtres », a-t-elle écrit.
Parlant des raisons qui ont milité en faveur de la prise de cette décision par le gouvernement, elle évoque subtilement les propos du ministre Romuald Wadagni qui semblent faire croire que la décision est prise contre « ceux qui critiquent le gouvernement sur les réseaux sociaux ».
« Comme vous le savez, personnellement je suis l’une des victimes d’internet, je suis depuis plusieurs années la cible et l’objet de plusieurs fake news, d’intoxications et de montages divers. Pour autant, je ne cesserai de me battre en faveur de la démocratisation du digital car j’ai conscience de ses opportunités infinies »,
a-t-elle martelé.
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Elle estime que le décret gouvernemental porte entorse à la démocratie et qu’il faille se battre, pour ramener les choses à la normale. A cet effet, elle porte sans faille son soutien à tous ceux qui s’investissent pour que le gouvernement puisse revenir sur sa décision.
« Mes cher(e)s ami(e)s, chers frères et sœurs, s’il reste une dernière chose, un dernier combat pour lequel je serai sans réserve avec vous, c’est la défense de notre droit à Internet, votre droit d’accéder au monde, d’apprendre, de rencontrer, de découvrir, de créer, d’innover et d’éclore votre talent grâce au web. Pour tout cela, je suis et demeure avec vous »,
a-t-elle rassuré.
Pour rappel, le décret N°2018-341 du 25 juillet 2018 a institué une contribution applicable sur la consommation des services de communication. En son article 3, le décret précise les conditions de fixation de la contribution. Ainsi, pour les services (appel, sms et internet), un taux de 5% sera prélevé à chaque opération. En ce qui concerne les cas de l’accès à internet utilisé pour fournir un service par contournement (plateforme OTT) ou une plateforme de réseau social, le gouvernement réclame une contribution de 5 FCFA par mégaoctet.
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