Bénin – Dossier de 18 kg de cocaïne: tout se passe comme dans un rêve pour les avocats de Ajavon
Le juge Edouard Gangni en charge du dossier des 18 kg de cocaïne pur à la cour de répression des infractions économiques et du terrorisme est resté inflexible sur sa position. Le procès se fera mais sans les avocats de la défense qui n’en reviennent pas de ce qui se déroule devant eux.
Le procès reprend après la suspension ordonnée par le juge mais toujours sans possibilité pour les avocats de la défense de placer un mot. Ils sont interdits de parole et refuser d’accès au dossier. Cette posture du juge en charge du dossier est jugé inacceptable par l’un des avocats du prévenu Sébastien Ajavon qui estime qu’en 34 ans d’expérience en matière de procès pénal, il n’a jamais vu dans aucun pays du monde sauf au Bénin ce qui se passe sous ses yeux. Au cours du procès, plusieurs avocats des prévenus ont Successivement tenté de prendre la parole. Le président de la Cour, Édouard Gangni la leur refuse systématiquement. Il indique que cette cour connaissait de cette affaire pour la première fois et qu’il lui était donc obligatoire d’inculper les prévenus avant que leurs avocats ne se constituent. Une procédure que les avocats de la défense affirment n’exister nulle part au monde.
Face à cette situation insolite où les présumés coupables ne sont pas autorisés à se faire représenter, Maitre Cheick du Barreau d’Abidjan et également avocat auprès de la Cour Pénale internationale, venu défendre aussi le président d’honneur de l’usl a insisté pour décliner de force son identité au président de la cour. Il a rétorqué au président de la cour que par respect pour leur toge, le magistrat qu’il est ne pouvait en aucun cas leur refuser la parole dans un tribunal. Il poursuit malgré l’interdiction de prendre la parole qu’il parlera de force si on ne lui permet pas de la faire de gré. Mais peine perdue. Le président de céans ne veut rien entendre venant des avocats des présumés coupables. Pour lui, où il comparaissent, où ils sont jugés par contumace.
Face à l’échec de leur collègue Cheick à obtenir la parole face à la fermeté du président de la cour, les autres conseils du collège des avocats de Sébastien Ajavon se sont jetés eux aussi dans la lutte pour le droit à la parole. Successivement, les efforts des Maîtres Ahounou, Maitre Gbojo, Maitre Marc Bensimon, Maitre Julien Bensimon n’ont émoussé la détermination du président de la cour qui s’est campé sur sa position. Il n’est disposé qu’à écouter les avocats de l’État béninois et les témoins Laourou, Tchilao, Commissaire Assogba.
Impuissants, les avocats de la défense ont dû battre en retraite en attendant une décision de la cour pour savoir quelle attitude adopter.
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