Reckya Madougou: « Soutenir Sabi Korogoné, c’est défendre la liberté d’expression »
La condamnation de Sabi Sira Korogoné, porte-parole de l’Initiative de Nikki continue de faire de mécontents. A travers un post sur sa page Facebook, l’ancienne Ministre de la justice, Réckya Madougou dénonce cette décision du Tribunal de Cotonou et exige la libération de Sabi Sira Korogoné.
Dans son post intitulé «Libérez la parole», Réckya Madougou dénonce une injustice dans la gestion de ce dossier qui a abouti à la condamnation de Sabi Sira Korogoné, mardi dernier, à un an d’emprisonnement ferme en plus de trois millions d’amende. « Celui qui laisse commettre une injustice ouvre la voie à d’autres injustices», a-t-elle fait savoir dans son post. Selon elle, cette décision est non seulement un précédent grave mais aussi une atteinte sans commune mesure à la liberté d’expression. «Exprimer le malaise d’une région et faire remonter les souffrances d’une population aux autorités de son pays ne peuvent constituer un délit au point de conduire son auteur à la prison», a-t-elle souligné.
«Dans ce même Bénin, sous l’ancien régime, nous avons tous entendu mes amis Joseph Djogbenou, Oswald Homeky, Orden Alladatin et bien d’autres tenir des propos graves et tendancieux, dans le même registre que l’opinion exprimée par notre frère Sabi, sans jamais être inquiétés. Et d’ailleurs quiconque les aurait inquiétés, en son temps, nous aurait tous trouvé sur son chemin. Sachons donc raison garder».
Réckya Madougou
Elle n’entend pas observer le silence face à cette condamnation et dénonce une «tentative de réduire les jeunes au musellement et de les contraindre à se résigner et à vivre leur chômage, leur misère et leur dénuement social en silence». Par ailleurs, elle n’a pas manqué de remercier tous ceux qui ont apporté leur soutien à Sabi Korogoné depuis sa garde à vue au Commissariat central de Cotonou jusqu’à sa condamnation par le Tribunal de la même ville. «Soutenir Sabi Korogoné c’est défendre la liberté d’expression. Soutenir Sabi Korogoné c’est aussi et surtout permettre à ces millions de jeunes d’exprimer leur mal-être», a conclu l’ancienne Ministre de la justice Réckya Madougou.
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