Togo : le gouvernement ne reconnait pas la C14 comme un parti politique

Prévu par la feuille de route de sortie de crise publiée le 31 juillet dernier, la coalition des 14 partis de l’opposition devrait siéger au sein de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et ceux, au même titre que le gouvernement togolais. Mais coup de tonnerre, le gouvernement vient de remettre en cause la légitimité de la C14.

Lors d’une conférence de presse conjointe, les ministres de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi et de la Fonction publique, Gilbert Bawara, ont fait ressortir le point de vue du gouvernement. Pour le gouvernement togolais, « que la Coalition soit une réalité politique est indéniable. Qu’elle soit un interlocuteur dans le cadre du dialogue et du processus de mise en œuvre des décisions et recommandations de la CEDEAO (Commission économique des Etats d’Afrique de l’ouest) c’est également un fait. Mais nulle part dans les décisions de la CEDEAO, il n’est fait mention ou état de la Coalition des 14 partis de l’opposition », a souligné Bawara dans une déclaration lue lors de la conférence.

« Il ne revient pas à la Coalition de désigner ni les représentants de l’opposition parlementaire ni ceux des partis politiques extraparlementaires ou de la société civile »

Et de souligner que cette coalition « ne peut donc prétendre à une quelconque exclusivité et hégémonie par rapport aux autres partis politiques surtout dans le cadre des élections et des réformes qui intéressent l’ensemble des acteurs politiques et même la société civile et l’ensemble de la société togolaise ». En conséquence, a t-il poursuivi, « il ne revient pas à la Coalition de désigner ni les représentants de l’opposition parlementaire ni ceux des partis politiques extraparlementaires ou de la société civile ».

Le ministre s’interroge, en outre, sur la légitimité de cette coalition à représenter toute l’opposition et à parler en son nom. Ces déclarations sont faites alors que le vote de la liste des 8 représentants de l’opposition est bloqué à l’Assemblée nationale à cause d’un problème d’appartenance à l’opposition. Le comité de suivi de la feuille de route, réuni le 23 septembre dernier, a consacré le principe d’équité au sein de la CENI et invité les deux « parties » à désigner chacune ses huit représentants. La Coalition des 14 avait accusé mardi le gouvernement de bloquer le processus de sortie de crise et menacé de reprendre les manifestations si la CEDEAO ne prenait pas les chose en main rapidement.