Bénin: les raisons pour lesquelles il n’y aura pas d’Alliance entre l’USL et les FCBE
Si les deux principaux partis politiques opposés au Régime Talon ont obtenu leur récépissé de constitution de leur parti, la question d’une Alliance serait toujours à l’étude. Pourtant, cette Union, source de toutes les spéculations n’aura probablement pas lieu. Etant conscients qu’être opposant à un régime n’est pas un programme politique, l’USL et les FCBE voient plus loin que la seule personne de Patrice Talon. Voici donc les raisons pour lesquelles ce rêve de grand parti de l’opposition est mort né.
Ne pas se laisser dicter sa stratégie par le camp Talon
Qu’on se le dise, la volonté de regroupement des partis politiques en deux grands blocs est celle du Président Talon et de personne d’autre. Ni les FCBE, ni l’USL ne sont motivés par cette démarche. La preuve en est que les députés issus de ces deux partis ont voté contre le nouveau code électoral.
Les FCBE n’ont aucune envie de greffer à leur parti, des partis opportunistes. On en tient pour preuve que Yayi Boni n’a fait aucun effort pour retenir tous les députés qui ont lâché la barque FCBE pour rejoindre la mouvance. Le parti FCBE ne veut miser que sur ceux qui adhérent à sa vision. Du côté de l’USL, la vision est la même et le parti de Sébastien Ajavon ne se sent pas forcer de rejoindre une Alliance dans la mesure où ils sont certains de leur force. Ni la caution de 250 millions de FCFA, ni les 10% de voix au niveau national ne sont un frein pour ce parti en vue des législatives et par conséquent rien ne presse.
Les FCBE tout comme l’USL ont été créé avec des objectifs, une vision et un logo de long terme. Dans une telle dynamique, deux partis d’une telle envergure et dont les candidats ont réalisé plus de 20% chacun à la élection Présidentielle, celle de 2016, n’ont aucune raison de disparaître.
De plus, Boni Yayi et Sébastien Ajavon ne sont d’accord sur rien si ce n’est sur le fait que Patrice Talon n’est pas le Président que mérite le Bénin. Sur les 10 dernières années, Yayi et Ajavon ont plus souvent été en désaccord qu’autre chose. Même si aujourd’hui, leur relation est pacifiée et cordiale, leur vision pour le pays n’est pas pour autant la même. La stratégie de Patrice Talon pourrait dont n’avoir aucun effet sur ces deux partis l’opposition.
Pas d’alliance, mais plutôt une coopération?
Selon l’opposition, Patrice Talon n’est pas le centre de la politique Béninoise si bien qu’il faille s’allier pour l’affronter. L’USL et les FCBE considèrent que leur deux électorats représentent plus de 50% des électeurs béninois. Par conséquent, avec une bonne stratégie, ils pourraient ratisser très large. Ainsi, celle globale des deux géants seraient de ne pas se perturber dans leurs fiefs respectifs, et d’inciter au tout sauf Talon dans les zones où ni l’un, ni l’autre ne s’impose comme favori. Le Mono le Couffo, une partie de Cotonou et l’Oueme devrait donc être les terrains de jeu de l’USL, tandis que l’Atacora, l’Alibori, la Donga et le Borgou, ceux des FCBE. Dans le Zou, l’Atlantique, les Collines et le Plateau, les listes seront établies en prenant en compte une logique de commune. Cette logique consisterait à ne pas avoir de têtes de liste issues de la même commune afin de capter les voix de chaque électorat. Par exemple, dans le Plateau dans la 22e circonscription, si la tête de liste USL est originaire de Ketou, celle des FCBE sera issue de Pobe afin que l’opposition obtienne les deux sièges de la circonscription.
Une telle stratégie si elle est appliquée pourrait être dévastatrice pour la mouvance Présidentielle actuellement en rang dispersé. Les blocs de la mouvance sont en concurrence dans quasiment toutes les circonscriptions, ce qui serait suicidaire vu le système électoral des législatives.
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