Cameroun – Crise anglophone: la proposition de l’opposant Maurice Kamto pour une sortie de crise

L’opposant camerounais Maurice Kamto a fait, lundi soir, des propositions au président Paul Biya, aux séparatistes anglophones et à la population camerounaise pour la résolution de la crise socio-politique dite « anglophone » qui secoue le Cameroun depuis octobre 2016. Kamto s’exprimait dans un enregistrement vidéo, diffusé dans la nuit de lundi à mardi sur le web.

Dans sa proposition, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) envoie un message a ses compatriotes des régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun et évoque un « impératif de poursuivre la résistance nationale à ce qu’il a qualifié de « hold-up électoral ». Au sujet de la crise anglophone, Kamto indique que les sécessionnistes doivent, au préalable, s’engager à renoncer à la partition du Cameroun. Considérant que cette condition préalable sera acceptée par les différentes factions, Maurice Kamto propose quelques points à toutes les parties prenantes. Au plan militaire, il appelle à « un cessez-le-feu immédiat et à un processus de désarmement et de réinsertion des combattants insurgés. » Kamto demande aussi « une amnistie générale au bénéfice de toutes les personnes impliquées dans ce conflit, assortie d’une libération des personnes détenues dans ce cadre».

Appel à la solidarité des francophones

Au niveau humanitaire, Maurice Kamto se dit assuré que «des initiatives sont prises, dès maintenant, en direction de la communauté internationale pour arrêter les atrocités. Des mesures seront prises pour la compensation des pertes de biens liées à ce conflit, y compris la reconstructions des maisons détruites, des allocations aux victimes des pertes pour leur permettre de redémarrer leurs activités». Le président du MRC en appelle à la solidarité des francophones des huit autres régions camerounaises par rapport au sort de leurs frères des régions anglophones. Jusqu’à la fin du mois de décembre 2018, Kamto demande aux Camerounais « d’observer une demie journée sans activité, villes et villages morts tous les lundis à partir de 13h afin d’amener le pouvoir en place à prendre des mesures significatives pour engager la résolution de la crise qui ravage les populations anglophones».

Du 1er au 15 janvier 2019, si aucune mesure significative pour résoudre la crise anglophone n’est prise par le gouvernement camerounais, « la durée de villes et villages morts sera étendue à une journée entière tous les lundis », propose-t-il. Kamto promet de «gigantesques marches pacifiques tous les samedis » à partir du 16 janvier 2019 « si le Président Paul Biya persiste dans l’option militaire et refuse toute initiative politique pour régler la crise». Kamto se dit déterminé à « agir jusqu’à ce qu’une solution soit apportée à cette crise », dite anglophone. Le scrutin présidentiel du 7 octobre dernier a fait propulser à la tête de l’opposition camerounaise, Maurice Kamto du MRC arrivé deuxième à l’échéance. L’opposant, qui revendique la victoire depuis le lendemain du scrutin, avait dénoncé des « fraudes massives » et des cas présumés d’irrégularités, preuves à l’appui, devant le Conseil constitutionnel qui avait déclaré Paul Biya vainqueur du scrutin.