Mali: l’opposition rejette le nouveau calendrier électoral, vers une impasse politique ?
Vendredi, les autorités du Mali ont annoncé le nouveau calendrier électoral et la tenue d’un référendum. Cette annonce n’a pas été du goût des deux principaux partis d’opposition qui ont contesté le calendrier.
Selon certains leaders du front pour la sauvegarde de la démocratie FSD, dirigé par Soumaïla Cissé, ces dates sont des « effets d’annonces », a rapporté la radio « Studio Tamani » (programme radiophonique d’information sur le Mali, conjointement financé par l’Union européenne, la Suède et la confédération suisse) sur son site. Pour cette coalition de l’opposition, seul le conseil des ministres est habilité à fixer les échéances électorales et convoquer le collège électoral. Ce qui n’a pas été le cas estime le FSD. « Comment voulez-vous parler d’élection sénatoriale alors qu’il n’y a pas de sénat », a souligné Tiébilé Dramé l’ex-directeur de campagne de Soumaila Cissé, cité par le même média. Estimant que « ces annonces sont des propos à l’en-porte-pièce pour distraire les malien », Dramé a déclaré que « le gouvernement doit d’abord s’engager dans un dialogue politique avec les forces politiques du pays au lieu de s’amuser avec le Mali et les maliens ».
La deuxième branche de l’opposition, la coalition des forces patriotiques (COFOP) de Moussa Mara, Oumar Mariko et Housseïni Amion Guindo, estime, pour sa part, que « les autorités doivent améliorer la gouvernance, lutter contre la corruption et le népotisme avant d’entamer d’autres reformes plus complexes », rapporte encore « Studio Tamani ». Selon l’ex-général des forces armés et de sécurité Moussa Sinko Coulibaly, membre de cette coalition, les autorités doivent « d’abord essayer d’améliorer la gouvernance, instaurer un climat social apaisé, propice à l’entente et au dialogue social avant d’entamer toute réforme ».
La concertation
Si la majorité présidentielle soutient que ces réformes sont nécessaires surtout celles relatives à la création du sénat, certains leaders des partis politiques de cette coalition dénoncent, eux aussi, « le manque de concertation de la classe politique autour de ces nouvelles échéances électorales ». Tel est le cas, notamment, de Mamedi Sidibé, député, élu à Yanfolila dans la région de Sikasso et membre de la majorité, qui estime que « la bonne gouvernance demandée par tous exige aujourd’hui au Mali de mettre en place de nouvelles structures et des outils capables de renforcer la démocratie et le développement du pays ». Pour cet élu du Parti Rassemblement pour le Mali (RPM): « la constitution malienne de 1992 n’est plus adaptée aux réalités du pays et ces nouvelles réformes institutionnelles et politiques proposées par le gouvernement créeront non seulement de nouvelles richesses mais aussi rétabliront la paix et la sécurité ».
Le nouveau calendrier électoral annoncé vendredi par les autorités malienne fixe les législatives au mois de mai prochain. Les Sénatoriales (élections des sénateurs) en Juillet. Et les communales en novembre 2019. Ces dates ont été fixées lors de la 2ème rencontre du Comité de Pilotage du Projet d’Appui au Cycle Électoral (PACE) par le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Un Référendum est prévu pour mars 2019 pour valider ou pas la création d’un sénat.
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