Menaces contre la République Centrafricaine ; une nouvelle vague de colonisation française ?
En République Centrafricaine, le mot « paix » a acquis de nombreuses significations ambiguës au cours de la dernière décennie. Pour certains, c’est le nom de la station radio (Guira Fm), pour d’autres, c’est la dénomination du groupe politico-militaire, et pour d’autres encore, c’est l’occasion de blanchir de l’argent grâce à l’aide humanitaire.
Les dix dernières années, la République Centrafricaine a connu des moments aussi sombres que les pires instants de son histoire. Une histoire qui fait la part belle à la France. Engagée sur la voie de l’indépendance depuis 1960, la Centrafrique peine toujours à avoir une souveraineté sécuritaire, gage de paix, de stabilité et de développement socio-économique. Une faiblesse dont la puissance coloniale la France, a su profiter pour protéger ses intérêts et consolider sa géopolitique et sa géostratégie en Afrique centrale.
Les Etats francophones d’Afrique sont des vaches à lait pour les entreprises françaises. Même si de plus en plus, le discours des acteurs politiques français et parfois africains, semble mettre en doute ce constat de plusieurs économistes du contient, en Centrafrique, cela semble être une certitude. En 2017, les données de l’analyse comparative du chiffre d’affaires des sociétés centrafricaines par rapport aux sociétés étrangères opérant dans le pays confirment que l’économie centrafricaine est contrôlée par quatre (04) grandes entreprises françaises.
Un nouveau chao, une nouvelle opération militaire française en Centrafrique ?
Si l’opération « Sangari », jugée inefficace et violente, n’a pas abouti à la reconquête de la République Centrafricaine par la France en 2013, des événements sociopolitiques de ces trois (03) dernières semaines font bien penser à ça. En effet, le 26 octobre 2018, le pays assiste à la destitution de Karim Meckassoua, Président de l’Assemblée Nationale, initiée par un groupe des députés de l’Assemblée nationale qui en ont assez de piller des fonds budgétaires.
Quelques jours plus tard, le 29 octobre, le tir d’Alfred Yekatom, député-camarade de Meckassoua surnommé le « colonel », lors de la réunion de l’Assemblée nationale, a eu le mérite de semer la panique et de mettre en branle la sécurité du pays d’autant plus que c’est sous la direction de Yekatom qu’agissait un groupe de « miliciens » à Bangui et à Bimbo, ce qui terrorisait tous les ménages.
Le 7 novembre, la mort « mystérieuse » du député Nadia Bea en France embrase les réseaux sociaux et suscite la polémique. Pour certains, le décès du député Nadia Bea, connu pour son militantisme pour le respect des lois du pays, n’était pas accidentel. Selon une source anonyme, le député Nadia Bea, trésorière général du parti Kwa No Kwa, serait empoissonné en représailles à l’émergence de la société civile centrafricaine dans l’arène politique du pays.
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