RDC – Menace terroriste : « méfiez-vous de personnes qui tentent de distraire les Congolais », gouvernement

La République démocratique du Congo a accusé lundi Washington de « créer une peur inutile » après que l’ambassade américaine à Kinshasa a mis en garde contre une « menace terroriste possible » contre sa mission dans le pays alors qu’il se dirige vers des élections clés.

« Vous devez vous méfier des informations émanant de personnes qui souhaitent faire naître une peur et une incertitude inutiles parmi les Congolais quelques jours avant les élections », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, à l’AFP. Le 23 décembre, le pays d’Afrique centrale, sujet aux conflits, se rendra aux urnes pour élire un successeur au président de longue date, Joseph Kabila, ainsi que des législateurs pour ses parlements national et provinciaux. « Maintenant que la tenue de trois élections le 23 décembre 2018 est une certitude, ceux qui n’ont aucun contrôle sur le processus électoral en RDC tentent de distraire les Congolais », a déclaré Mende, également ministre des Communications du pays. L’ambassade a cité samedi « des informations crédibles et spécifiques sur une possible menace terroriste contre les installations du gouvernement américain à Kinshasa« , qui ont été fermées lundi.

La campagne électorale aux élections historiques, qui a débuté jeudi dernier, se poursuivra jusqu’au 21 décembre. Une clause constitutionnelle a permis à Kabila de rester au pouvoir en tant que dirigeant par intérim, même si son deuxième et dernier mandat élu a pris fin il y a près de deux ans. Mende est le porte-parole d’Emmanuel Ramazani Shadary, le protégé de Kabila, ancien ministre de l’Intérieur radical qui lui succède. La RDC, pays pauvre mais riche en minéraux, n’a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis l’indépendance de la Belgique en 1960. À la fin du mois dernier, les autorités congolaises ont annoncé que le vote se déroulerait sans l’aide de la communauté internationale.

Kinshasa a décliné toute offre de conseils, de surveillance et de financement pour aider à organiser les scrutins dans un pays presque cinq fois plus grand que la France. Les précédentes élections de 2006 et 2011 avaient eu lieu avec le soutien matériel et logistique de la mission des Nations Unies en République démocratique du Congo, connue sous le nom de MONUSCO. Cependant, les relations entre la MONUSCO, la plus grande opération de maintien de la paix au monde, et le gouvernement de Kabila sont depuis longtemps tendues. Kinshasa a demandé à plusieurs reprises la fin de la mission, qui compte plus de 15 000 soldats, 1 000 policiers et 2 500 civils dans ses rangs.