RDC – Assassinat des experts de l’ONU: un témoin empoisonné dans sa cellule

Un témoin clé de l’assassinat au Congo de deux experts de l’ONU, a été empoisonné par un insecticide alors qu’il se trouvait en détention, a révélé mercredi une source sécuritaire.

Le produit chimique mortel a été découvert dans l’estomac du témoin qui a été retrouvé mort dans sa cellule dans une prison militaire au Congo le 23 octobre, a rapporté la chaîne suédoise SVT. L’ONU effectue toujours des tests pour déterminer de manière concluante si le témoin, identifié dans le rapport comme étant Tshikele Kengayi, a ingéré une dose mortelle de poison. Il était détenu dans une prison militaire et sa mort a suscité des craintes que les autorités congolaises tentent de supprimer les preuves relatives aux deux meurtres.

L’Américain Michael Sharp, âgé de 34 ans, la Suédoise Zaida Catalan, l’interprète Betu Tshintela, le chauffeur Isaac Kabuayi et deux motocyclistes ont été portés disparus le 12 mars 2017 dans le Kasaï central alors qu’ils enquêtaient sur des violences et des violations présumées des droits humains commises par l’armée congolaise et des milices locales. Les corps des deux experts ont été retrouvés plus tard sans vie. Les deux hommes auraient été assassinés par un groupe d’hommes armés alors qu’ils enquêtaient sur des informations faisant état d’atrocités de masse dans la province congolaise du Kasaï.

Le rapport de l’ONU

Les meurtriers ont documenté les meurtres sur une vidéo prise avec une caméra de téléphone. Le Congo a imputé les meurtres à la milice Kamwina Nsapu active dans les provinces du Kasaï central. Mais des groupes de défense des droits de l’homme ont affirmé que des forces de sécurité congolaises pourraient avoir été impliquées, ce que le gouvernement nie.

Le rapport de l’ONU indique également que le colonel Jean de Dieu Mambweni, suspect du parquet, est derrière les meurtres, a déclaré SVT, citant un nouveau rapport confidentiel des Nations unies. Il a été arrêté début décembre après avoir omis de révéler qu’il avait rencontré Sharp et Catalan deux jours seulement avant leur assassinat brutal. Le colonel congolais a été placé en détention provisoire.

Le rapport indique également qu’un milicien accusé d’avoir participé à l’assassinat de Catalan et Sharp a travaillé pour l’armée congolaise. Le rapport, daté du 12 décembre et rédigé par Robert Petit, un avocat envoyé au Congo par le secrétaire général des Nations unies pour aider à l’enquête en cours, indiquait « des tests supplémentaires sont prévus pour confirmer si la substance était en quantité mortelle », selon SVT. Des suicides par ingestion d’insecticide avaient déjà été signalés en Afrique et un ministre zimbabwéen s’est tué dans les années 1980 en ingérant du poison pour rat.

1 commentaire

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Fiacre Oliseh Sunday ATCHIDEDJI

Oh pourquoi ça?? Il faut qu’on retrouue les meurtres.