RDC: l’élection présidentielle encore reportée

La commission électorale congolaise « techniquement incapable » de tenir le vote de dimanche. L’élection présidentielle de dimanche en République démocratique du Congo sera retardée d’au moins une semaine, a annoncé la commission électorale du pays.

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a déclaré jeudi qu’elle n’était pas en mesure d’organiser le vote à temps et que le scrutin aurait désormais lieu environ sept jours plus tard. Les candidats ont reçu un SMS indiquant que la présidente de la CENI, Corneille Nangaa, avait décidé que la commission était «techniquement incapable» de tenir les élections dans les délais prévus. Ce retard a provoqué la colère des partisans de l’opposition fracturée de la RDC et des observateurs consternés qui espéraient que les élections apporteraient plus de sécurité et de stabilité à l’un des pays les plus importants de l’Afrique.

Le président sortant de la RDC, Joseph Kabila, âgé de 47 ans, a refusé de quitter ses fonctions à la fin de son deuxième mandat en 2016 et a accepté de ne pas se présenter cette fois pour la présidentielle. La constitution du pays limite les présidents à deux mandats consécutifs. Emmanuel Ramazani Shadary, ancien ministre de l’Intérieur et loyaliste de Kabila, représente la coalition au pouvoir. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et les élections prochaines seraient la première transition démocratique du pouvoir de la RDC depuis son indépendance vis à vis de la Belgique en 1960. Les candidats de l’opposition ont averti que tout retard serait inacceptable.

« Le président de la CENI a déclaré qu’il y aurait une pluie ou un éclair d’élection le 23 décembre », a déclaré Martin Fayulu, l’un des deux principaux candidats de l’opposition. « Nous ne pouvons pas accepter un changement de la position de M. Nangaa aujourd’hui. »  Fayulu fait en effet, partie d’une coalition de l’opposition, qui a publié mercredi une déclaration selon laquelle les autorités « avaient amplement le temps de préparer des élections crédibles et pacifiques ». « Ils ne l’ont pas fait … alors nous découvrons leur véritable objectif: rester au pouvoir pour piller le pays et tuer la population congolaise qui espère profondément un changement », a-t-il ajouté. Des étudiants de l’Université de Kinshasa ont manifesté contre la commission après l’annonce de ce retard. Les préparatifs du vote reporté à plusieurs reprises ont été perturbés par un incendie la semaine dernière qui, selon la CENI, a détruit 80% des nouveaux appareils de vote controversés qui devaient être utilisés dans la capitale, Kinshasa.