Soudan: un troisième mandat à l’horizon pour Omar El-Béchir ?

Une lettre d’amendement de la constitution visant à lever la limite de mandat a été adressée au président du parlement Ibrahim Ahmed Omar par la majorité des députés soudanais. Si cette initiative des députés arrivait à connaitre un vote favorable, le président Omar El-Béchir pourrait briguer un troisième mandat.

Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1989 le président Soudanais Omar El-Béchir ne devrait normalement plus se représenter après deux mandats conformément à la limite de deux mandats présidentiels d’une durée de cinq ans introduite en 2005 dans la constitution du pays. Mais, ce dernier compte bien briguer un troisième mandat sans contrainte juridique. Sur ce point, le vétéran de 74ans bénéficie de la complicité de la majorité parlementaire acquis à sa cause et qui a émise une initiative visant à amender la Constitution pour permettre au président Omar El-Béchir de se présenter pour un troisième mandat lors des élections de 2020.

A en croire le président du Parlement, Ibrahim Ahmed Omar, les modifications constitutionnelles proposées dans la lettre portant modification de la constitution souhaitée par la majorité parlementaire permettra non seulement au président Omar El-Béchir de se porter candidat pour un troisième mandat mais aussi et surtout donneraient également au président le pouvoir de destituer les gouverneurs élus. Ce dernier ajoute notamment que la missive émanait de 294 députés de 33 partis politiques. Le média Reuters vient renchérir et informe qu’une proposition de modification de la Constitution devrait être soumise par le président ou par le biais d’un mémorandum et validé par au moins un tiers des membres du parlement de 581 sièges.

Quoi de plus pour le président Omar El-Béchir, qui avait par le passé annoncé qu’il ne se représenterait pas pour un troisième mandat, et a par la suite souligné qu’il était le seul capable, à ce jour, de redresser l’économie du pays, à travers des mesures « rapides et pratiques » de renforcer ses armes électorales pour briguer un troisième mandat. On se rappelle qu’il avait déclaré qu’il ne quitterait pas le pouvoir tant que le peuple veut de lui.

Pour rappel, le président Omar El-Béchir est au pouvoir depuis 1989 après avoir chassé par un coup d’Etat Sadek al-Mahdi. Il est visé par des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour.