Gabon – silence d’Ali Bongo après le putsch : la preuve que le président ne va pas bien ?
Depuis la tentative de coup d’Etat au Gabon avec tout son lot d’inquiétudes et de peurs, les autorités gouvernementales du pays, en occurrence les ministres de l’intérieur et de la défense et la hiérarchie militaire sont restées muettes face à un incident qui pourtant touche à l’intégrité du pays.
Un coup d’Etat même manqué, dans l’histoire d’un pays est un événement très important qui nécessite la réaction des autorités du pays pour rassurer ou informer la population de la situation qui prévaut. Mais depuis lundi où a eu lieu une tentative de putsch au Gabon, ce n’est que le porte-parole du gouvernement qui est venu sur les médias pour annoncer l’arrestation des mutins et le retour à la normale. Depuis, aucune autre personne avisée ne s’est prononcée ; mieux, le président de la république, Ali Bongo, qui aurait pu être évincé, ne s’est pas encore prononcé. Ce dernier, malade et en convalescence au Maroc depuis deux mois, n’a même pas jugé utile de réagir immédiatement ou, à la limite, rentrer en urgence au pays puisqu’on dit qu’il est complètement rétabli.
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Si le président va bien, pourquoi n’est-il pas encore intervenu pour tout au moins confirmer qu’il est toujours le président du Gabon et qu’il en tient encore les rênes ? C’est maintenant qu’Ali Bongo doit parler à son peuple, maintenant ou jamais. Le discours du 31 décembre passé n’était pas moins important mais le plus important pourrait être maintenant. Si le chef de l’Etat ne se prononce pas ou n’envoie pas de message fort à son peuple, ce dernier pourrait commencer ou recommencer à douter de ce qu’il se porte bien, mieux, de ce qu’il est encore capable de diriger le pays. Déjà, certains politiques estiment que c’est l’entourage de Bongo qui tire les ficelles en matière de gestion du pays et non le président qui, selon eux, est dans l’incapacité totale de diriger. « Pourquoi ne s’est-il (Ali Bongo) jusque-là pas exprimé sur la question ? Pourquoi ne regagne-t-il pas le pays en urgence pour remettre de l’ordre dans la troupe, lui le chef suprême des armées ? », s’interrogeait mardi un parti d’opposition.
Il urge donc que le président réapparaisse pour ne serait-ce que s’adresser à ses concitoyens afin de lever tous les doutes quant à son incapacité à diriger car, loin des conspirations pour prendre le pouvoir par les armes, les pressions sont en train d’être mises pour que la cour constitutionnelle déclare un siège présidentiel vacant dans le but d’évincer Bongo. « Avec gravité et au-delà de toute polémique, l’Union Nationale exhorte la communauté nationale, sans exclusive, à prendre l’entière mesure de la situation actuelle de notre pays et invite chacun à admettre l’impérieuse nécessité des décisions qui s’imposent et que la Constitution en vigueur prévoit », indique le même parti d’opposition, demandant ainsi, de façon implicite, la déclaration du poste présidentiel vacant, ce que d’autres avant lui ont déjà exigé.
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