Pascal Affi Nguessan: « Le président Gbagbo n’était pas président du FPI. Ça fait 17 ans que je le suis… »

Après environ huit ans de procédures, les juges de la chambre de première instance de la CPI ont décidé d’acquitter Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, qui étaient poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans le cadre des violences post-électorales de 2010-2011. Une décision à laquelle a réagi le président du FPI, Pascal Affi Nguessan.

Dans une interview accordée à Deutsche Welle (Afrique), celui qui prône la réconciliation nationale a estimé que cette décision de la CPI va relancer le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire et va certainement mettre fin à la crise interne au FPI.

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« Evidemment, nous sommes très contents et soulagés par cette décision que nous attendions depuis longtemps, car nous n’avons jamais douté de l’innocence de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.[…] C’est une décision qui nous permet de relancer le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, qui va certainement mettre fin à la crise interne au FPI et lui donner la chance de revenir au pouvoir en 2020 », a déclaré l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo.

Quant à la crise qui secoue le parti actuellement divisé, le président du FPI, a voulu être claire. « Le président Gbagbo n’était pas président du FPI. Ça fait 17 ans que je suis président du FPI. La question ne se pose pas à l’heure actuelle en termes de président du FPI ou pas. C’est une question secondaire.  La question fondamentale, c’est l’unité du parti, c’est la reconquête du pouvoir, c’est la réconciliation nationale, c’est l’intérêt national qui est en jeu. Ce n’est pas une question de poste, ce qui est fondamental c’est d’être utile à la Côte d’Ivoire. », a estimé Pascal Affi Nguessan.

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Pour rappel, Le Front populaire ivoirien a été créé par Laurent Gbagbo et son épouse Simone Gbagbo en 1982, sous la forme d’un mouvement clandestin d’obédience marxiste-léniniste, au temps où la Côte d’Ivoire était  dirigée de main de maître par Félix Houphouët-Boigny. Le paysage politique était alors dominé par le PDCI-RDA en tant que parti unique.

Depuis la fin de la crise post-électorale, le Front populaire ivoirien est fortement divisé entre « faucons », soutiens farouches du couple Gbagbo et défendant une ligne très dure, et les « colombes », rejetant toute violence physique ou verbale et souhaitant un renouveau du parti, plus modéré et sans Laurent Gbagbo. Ces divergences se transforment en une guerre interne virulente entre les « pragmatiques » menés par Pascal Affi N’Guessan, et les « ultras » menés par Aboudramane Sangaré, qui contestent la légitimité du premier en tant que président du parti.

Désormais acquitté par la Cour pénale internationale, Laurent Gbagbo va travailler à « réunifier » son parti le Front populaire ivoirien (FPI), en crise, a assuré son épouse Simone Gbagbo. « Le FPI va aussi être réunifié par celui qui a fondé le parti (…) le FPI est une famille qui doit laver son linge sale à l’intérieur », a déclaré l’ex-première Dame, à son domicile, face à la presse, quelques instants après la décision de la CPI, une information rapportée par Afrique-sur7.