Zimbabwe: manifestations meurtrières contre la hausse des prix du pétrole

Au moins 3 personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors des violentes manifestations qui agitent le Zimbabwe depuis lundi 14 janvier, pour protester contre la hausse brutale des prix des carburants, a appris l’AFP auprès de l’opposition.

Le Zimbabwe entre ce mardi 15 janvier, dans le deuxième jour d’une grève générale lancée pour protester contre la hausse des prix des carburants décrétée par le gouvernement. A Bulawayo, dans le sud du pays, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants.

Comme la veille, de nombreux manifestants ont envahi les rues de la deuxième ville du pays, considérée comme un fief de l’opposition au régime, en érigeant des barrages, pillant des magasins et exigeant la démission du président, Emmerson Mnangagwa. A Harare, la capitale ressemble à une ville morte.

Le président Emmerson Mnangagwa a annoncé samedi soir 12 janvier, le doublement des prix des carburants pour tenter d’enrayer la plus grave pénurie de pétrole dans le pays depuis dix ans. Une mesure qui a provoqué de vives protestations, alors que les prix des produits de base tels que le maïs, le riz, l’huile, ou le sucre se sont envolés ces derniers mois.

La principale centrale syndicale du pays, la ZCTU, la confédération syndicale du Zimbabwe, a appelé la population à une grève de trois jours jusqu’à mercredi.

L’armée a été déployée hier en fin de journée dans plusieurs quartiers de la capitale et de Bulawayo, deuxième ville du pays. A Harare, des manifestants ont érigé des barricades et brûlé des pneus pour bloquer l’accès au centre-ville. A Bulawayo, un fief de l’opposition, l’AFP rapporte que des minibus ont été attaqués, des magasins pillés et des véhicules, incendiés.

C’est une forte hausse de l’essence, dont le prix vient d’être multiplié par deux et demi, qui a poussé des Zimbabwéens à descendre dans la rue. Tous sont persuadés que cette augmentation contribuera à relancer l’inflation.

Selon le ministre de la Sécurité, au moins 200 personnes ont été arrêtées. Le pouvoir met en cause l’opposition qui aurait poussé les gens à se révolter. Le Mouvement pour un changement démocratique accuse en retour la Zanu-PF d’avoir cherché à incendier son siège. L’incendie cependant a vite été maîtrisé.