Bénin – Crise PRD-UP-BR: les prémices d’un divorce de Houngbédji avec les « rupturiens »?
Le bras de fer qui oppose depuis quelques jours le Parti du renouveau démocratique (PRD) de Maître Adrien Houngbédji aux partis Union progressiste (UP) et Bloc républicain (BR), du chef de l’Etat Patrice Talon présage d’un futur palpitant chargé de tirs de missile entre ces trois formations politiques. Tout porte à croire qu’on s’achemine vers un divorce entre les trois partis politiques qui se réclament pourtant tous de la mouvance, puisqu’en leur sein, chacun affûte ses armes pour soumettre l’autre. La cause de cette bataille rangée, des suspicions de tentatives d’exclure des prochaines compétitions électorales certaines listes.
Les déclarations des responsables du PRD lors de l’audience de ce lundi 11 mars 2019 à la Cour constitutionnelle ont révélé de probables graves failles au niveau de la Commission électorale nationale autonome (CENA) dans l’étude des dossiers des partis politiques participant aux prochaines législatives d’avril 2019 au Bénin. Le président de l’Assemblée reproche à la CENA d’avoir fermé les yeux sur des irrégularités des dossiers des blocs pro-Talon et de les avoir validés alors que pour les mêmes irrégularités, elle a rejeté les dossiers des autres partis en majeur partie de l’opposition. Ce qui explique à suffisance la tension qui règne entre les partis de la mouvance présidentielle et qui s’ajoute à celle qui est née plutôt entre la mouvance et l’opposition depuis la proposition des lois des députés de la mouvance pour reformer le code électoral au Bénin et dont l’application après l’adoption semble impossible sinon nuisible à l’opposition et même au PRD un parti proche de la mouvance.
Pour fustiger cette application dans leurs revendications face à la Cour, les responsables du Parti du renouveau démocratique de Maître Adrien Houngbédji affirment avoir à leur disposition des documents sensibles sur « la tricherie » de la Commission électorale nationale autonome (CENA) en faveur des partis Union progressiste et Bloc républicain du chef de l’Etat. Cette révélation rendue publique par le PRD est la goutte d’eau qui va faire déborder le vase. Car si ses déclarations étaient avérées, l’image et la crédibilité de la CENA, l’institution en charge de l’organisation des élections au Bénin recevront un grand coup.
Quelques heures après l’audience de la Cour constitutionnelle entre les trois partis de la mouvance en crise, deux convocations à effet immédiat sont adressées au président Maître Adrien Houngbédji et au vice-président Charlemagne Honfo du Parti du renouveau démocratique.
Même si le motif de leur convocation à la Brigade criminelle n’est pas connu jusqu’à présent de façon officielle, plusieurs observateurs pensent que c’est leur déclaration à la Cour constitutionnelle qui serait l’objet de ces convocations. Des déclarations dans lesquelles ils affirment avoir des documents sensibles sur la faveur qu’aurait accordée la CENA à l’Union progressiste et le Bloc républicain au détriment des autres formations politiques en course pour les prochaines élections législatives au Bénin.
Les éventuelles conséquences de la crise
La convocation à la Brigade Criminelle du Président de l’Assemble nationale Adrien Houngbédji et de son bras droit Charlemagne Honfo, maire de la commune de Sèmè-Kpodji va envenimer une atmosphère déjà insupportable pour les trois camps.
Des conséquences imprévisibles s’annoncent donc entre les Présidents Patrice Talon et Adrien Houngbédji.
On pourrait donc dans les jours à venir, assister à l’éclatement du mariage politique entre Talon et Houngbédji et plusieurs fois dénoncé par les citoyens béninois depuis le ralliement du Prd à la mouvance présidentielle. Ce rapprochement entre les deux personnalités politiques après la victoire de Patrice Talon aux présidentielles de 2016 n’est pas du goût de certains béninois.
Pendant combien de temps durera encore l’union Talon-Houngbédji ? En tout cas c’est à un choc de titan, une lutte de deux ambitieux du pouvoir aux objectifs divergents qu’assiste le peuple. Et l’issue de cette lutte est pour l’instant un énigme. Ce qui met le peuple et la presse nationale dans une attitude de Wait and see!
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