Tunisie – « Crime d’Etat »: 12 nouveaux-nés décédés à la maternité publique de Tunis

12 bébés sont décédés en 48 heures dans une maternité de Tunis, provoquant l’ouverture de plusieurs enquêtes et la démission du ministre de la Santé.

La Tunisie est sous le choc face à ce que les médias tunisiens appellent « un crime d’État ». Le décès de 12 nouveau-nés dans une grande maternité de Tunis des suites d’une infection contractée à l’hôpital, révèle, selon des experts, une défaillance dans la santé publique en Tunisie, un secteur « en état d’urgence ».

Parmi les 20 nouveau-nés internés dans la maternité du complexe hospitalier de Rabta,11 prématurés de 7 et 8 mois sont décédés jeudi et vendredi et un douzième est mort dimanche, a indiqué lundi à la presse Sonia Ben Cheikh, ministre de la Santé par intérim.

Le ministre tunisien de la santé, Abderraouf Chérif a démissionné après le tollé provoqué par ces décès. Le premier ministre Youssef Chahed a annoncé avoir accepté sa démission, a fait savoir tard samedi soir la présidence du gouvernement tunisien sur sa page Facebook.

Enquête médicale et enquête judiciaire

Une enquête médicale a été ouverte, a précisé un porte-parole du ministère à l’AFP. Cette enquête interne vise aussi à vérifier l’organisation du service concerné en matière d’hygiène et de gestion de sa pharmacie.

« Des mesures de prévention et de traitement ont été prises afin d’éviter d’autres victimes » et de « s’assurer de l’état de santé des autres bébés de la maternité », écrit le ministère dans son communiqué. Une enquête judiciaire a également été ouverte, a indiqué le porte-parole du parquet à la presse.

« Les responsables de tout manquement seront poursuivis », a déclaré le Premier ministre, qui s’est rendu à la maternité samedi soir, après l’indignation déclenchée par ces décès considérés comme révélateurs d’un délabrement du système de santé publique.