Bénin – impasse électorale: Boni Yayi sort enfin de son mutisme

Pour une première fois, le président d’honneur du parti des forces cauris pour un Bénin émergent s’est prononcé sur la crise -pré-électorale dans son pays. C’est après des échanges avec une délégation de la francophonie venue au Bénin pour s’enquérir de la situation, que le prince de Tchaourou s’est prononcé sur l’impasse actuelle. Lire ci-dessous ce qu’il pense de la crise:

Reflexion de Yayi Boni sur la crise pré-électorale:

Je salue avec beaucoup de considération la délégation de la Francophonie notre organisation commune venue s’enquérir de la situation politique, sociale et économique qui prévaut dans mon pays le BENIN. Je voudrais illustrer mon propos en référence aux textes fondamentaux de notre organisation.

Dans la charte de la Francophonie adoptée à Hanoi (Vietnam) le 15 novembre 1997, on peut lire dans le titre 1 : des objectifs et article 1 : « la Francophonie… a pour objectifs d’aider : à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention des conflits et au soutien à l’Etat de droit et aux droits de l’homme ».

La situation qui prévaut aujourd’hui au BÉNIN est la négation flagrante de cette volonté de la Francophonie de développer la démocratie, de prévenir les conflits et de soutenir l’Etat de droit. En effet la décision du gouvernement de mon pays d’exclure toute l’opposition des législatives d’Avril 2019 ne promeut pas la démocratie ni ne prévient les conflits et est contraire à tous égards à l’Etat de droit.

Comme vous l’avez su certainement lors de votre rencontre avec l’opposition, tous nos efforts pour faire entendre raison à la mouvance et au Président Patrice TALON ont été vains. Notre volonté de nous conformer à la charte et au code électoral, exclusifs et conflictogènes tout comme la recherche du consensus n’ont guerre prospéré dans l’environnement planifié de longue date par nos partenaires. Je voudrais à nouveau attirer votre attention sur le profond fossé qui sépare le texte fondamental de la Francophonie à savoir la Déclaration de Bamako du 03 novembre 2000 d’avec l’exclusion actée par le pouvoir de la rupture de prendre seul part aux législatives du 28 avril 2019.

En effet, la situation actuelle imposée à l’opposition est aux antipodes du texte contenu dans le Titre II de la Déclaration de Bamako qui consacre les principes fondamentaux auxquels nos Etats ont adhérés notamment aux points :
1- « La démocratie, système de valeurs universelles, est fondée sur la reconnaissance du caractère inaliénable de la dignité et de l’égale valeur de tous les êtres humains ; chacun a le droit d’influer sur la vie sociale, professionnelle et politique et de bénéficier du droit au développement ; »

3« La démocratie exige en particulier, la tenue, à intervalle régulier, d’élections libres, fiables et transparentes, fondées sur le respect et l’exercice, sans aucun empêchement ni aucune discrimination, du droit à la liberté et à l’intégrité physique de tout électeur et de tout candidat, du droit à la liberté d’opinion et d’expression, notamment par voie de presse et autres moyens de communications, de la liberté de réunion de manifestations et de la liberté d’association ; »

C’est la dénégation de toutes ces valeurs universelles gages de la démocratie qui explique le BÉNIN d’aujourd’hui avec tous ses fils en exil politique ou remplissant les prisons à la suite d’arrestations musclées.
4« la démocratie est incompatible avec toutes modifications substantielles du régime électorale introduites de façon arbitraire ou subreptice… »
La négation de cette disposition a produit « le certificat de conformité », inexistant dans les textes électoraux et par lequel l’exclusion arbitraire des partis de l’opposition a été assuré.

5« la démocratie suppose l’existence de partis politiques égaux en droit, libres de s’organiser et de s’exprimer, pour autant que leur programme et leurs actions ne remettent pas en cause les valeurs fondamentales de la démocratie et des droits de l’homme. Ainsi, la démocratie va de pair avec le multipartisme, elle doit assurer à l’opposition un statut clairement défini, exclusif de tout ostracisme ».

Ce point interpelle indéniablement la charte des partis dans sa philosophie.
Au titre III relatif aux proclamations on peut lire :
4« la démocratie, pour les citoyens-y compris, parmi eux, les plus pauvres et les plus défavorisés-se juge, avant tout, à l’aune de respect scrupuleux et de la pleine jouissance de tous leurs droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, assortis de mécanisme de garanties. Il s’agit là de conditions essentielles à leur adhésion aux institutions et à leur motivation à devenir des acteurs à part entière de la vie politique et sociale ; »

A notre avis ce point interpelle toute la gouvernance actuelle et laisse dubitatif sur la nécessité de payer la caution de deux cent quarante-neuf million de franc cfa avant de prendre part aux législatives.
Au niveau du titre IV relatif aux engagements et au B intitulé pour la tenue d’élections libres, fiables et transparentes, les points suivants nous laissent perplexes quant aux perspectives ouvertes par le processus électoral en cours.

8« s’assurer que l’organisation des élections, depuis les opérations préparatoires et la campagne électorale jusqu’au dépouillement des votes et à la proclamation des résultats, y inclus le cas échéant, le contentieux, s’effectue dans une transparence totale et relève de la compétence d’organes crédibles dont l’indépendance est reconnue par tous ;»
10« impliquer l’ensemble des partis politiques légalement constitués tant de la majorité que de l’opposition, à toutes les étapes du processus électoral, dans le respect des principes démocratiques consacrés par les textes fondamentaux et les institutions… ».
Au regard de ces deux points, la nomination des sept sages de la Cour Constitutionnelle et les bégaiements récents, incompréhensibles de la CENA évoquant des fautes mineures et des fautes majeures pour tenter de justifier la consécration des partis de la mouvance et l’exclusion de certains partis de l’opposition puis de toute l’opposition ont jeté un froid certain sur notre démocratie et ont plongé le peuple béninois dans une inquiétude profonde et le désarroi quant à la tenue dans les conditions actuelles d’une élection transparente et paisible .

Nous sommes pour une vie politique apaisée conformément au point 14 qui stipule « faire participer tous les partis politiques tant de l’opposition que de la majorité à la vie politique nationale, régionale et locale, conformément à la légalité de manière à régler pacifiquement les conflits d’intérêts ; » c’est pourquoi nous restons fermes et déterminés à faire respecter et aboutir le principe sacro-saint démocratique selon lequel « pas d’élections sans la participation de l’opposition » .Je vous remercie.
Vive la Francophonie.

Que Dieu bénisse le BÉNIN.

16 comments

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Sikirou

Mon président YAYI longue vie à toi. Je passe par cette occasion pour dire aux uns et aux autres voici un fils digne du Bénin par ces propos. On verra ce jeudi la réaction ou les propos du diable TALON

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KDS

Il faut dire au président qu’il aura Bel et bien élection tout sa là c’est du blabla

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Wezepe5

Il se confond majorité et opposition . Mr ex president en votre depart de la marina vous avez bien dit <>. Quelque soi le visage du bélier la tabaski aura lieu le 28 avril prochain. Nous connaissons vos plans pour la rebellion. Le jour j allez très vite faire votre devoir civique.

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    sultan aziz

    Tu as interet..à ne pas se hasarder mon cher…à sortir ce jour..de malheur,de ruse et de rage

    Car en effet…toute personne qui cautionné..cette mascarade…sera une belle cible..

    acide..et autres…seront utilisés…

    de porto novo,dans les aguégués…au nord,dans les communes…chaque villes ou villages..seront des champs de batailles…du corps à corps…

    ce sera pire…que den bien phou…ou la bataille d’alger..

    Tous ceux qui vous disent…que les élections auront lieu vous mentent..

    La lutte…ce sera maintenant ou plus jamais

    Et vous verrez…que ce jour..l’armée…va se ranger…du coté du peuple

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      Roland Kindji

      Quoiqu’il dise la fête aura lieu le 28.C’est dans ce même pays Yayi à célébrer son KO avec les milles chars à Cotonou et dans ces environs et rien ne c’est passé.Ajourd’hui parceque il estime ne plus avoir ses intérêts sauvegarder veut conduire le pays dans violence.Tout ce qui prône cela s’en rendrons compte.Jamais jamais à grand jamais mon pays ne sera comme la Lybie de Khadafi ,ni comme le Soudan,ni la Somalie,ni la RDC,ni la Syrie.

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Delphin GOUVOEKE

C’est sérieux

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    Valentin

    Le peuple souverain décidera au moment opportun. Mais pour l’heure, j’invite les populations à sortir pour aller chercher leurs cartes d’électeur.
    Dieu aime le Bénin et nous restons opportuniste qu’un consensus sera trouvé pourque la fête soit belle.

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Zachary

J’invite les amis à prendre les cartes d’électeurs en attendant la suite du feuilleton. Chacun décidera de ce qu’il en fera car il faut éviter que la ruse trouve mot à dire

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Adeniyi fidaousse

Le Bénin un pays exemplaire ….. tout ira bien comme d’habitude inchallah

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DOKO Jérémie

Merci cher papa BONI YAYI

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Fracasse

Ceux qui ont pu lui rédiger ce texte auraient pu se mettre au travail à temps pour évoluer dans le bon sens. Il a parlé pour ne rien dire. Il aurait pu se taire s’il avait de la personnalité.
Le vote aura bel et bien lieu le dimanche 28 avril 2019.
N’importe quoi!!!

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Kougblenou Alphonse

Bravo mon président j adere totalement à votre réflexion que Dieu le père tout puissant vous combles de toutes ces grâces amen
Alphonse Gbetoho Kougblenou

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Florian

On n’écrit pas un texte parcequ’il faut l’ecrit mais on l’écrit pour que le fond et la forme soient lisible et compréhensible de tout le monde. Yayi penses-tu que tu es un exemple de la democratie beninoise? suite à cette question, detrompes-toi le plus vite possible car le peuple mature t’a vu à l’œuvre durant tes dix ans au pouvoir , c’est pour te dire que tu n’es pas bien placé pour donner de leçon à qui que ce soit. Papa Yabo, tu veux ou pas les elections auront bel et bien lieu bien sûre que sans l’opposition car le president Talon ne peut jamais forcer un parti de l’opposition qui ne veut pas participer aux elections d’y participer tout sauf ça.

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Bababodi

Vive la démocratie béninoise. Que vos ambitions ne vous aveugles pas. Il n’est plus question d’élection au BENIN, il est question de paix, de stabilité.Nous sommes convaincus qu’il faut une certaine rigueur à ce peuple, mais une élection sans les parties de l’opposition,que vous soyez de la mouvance ou de l’opposition ,vous serez frapper par cette crise. Aujourd’hui vous êtes devant à défendre les paries de la mouvance les yeux fermés, mais sans savoir ce qui vous attend. Nous dormons avec eux, nous connaissons les ambitions qu’on cache au peuple et qui vous aveugles. Nous voulons la paix, et si sans l’opposition,nous devons nous enfermer dans nos chambres et craindre toute pour les années à venir une instabilité sans fin, alors, vous ne nous verrez pas aux élections,parce que personne ne voudra endosser cette responsabilité d’avoir porter son choix sur les parties de la mouvance et de vivre dans la terreur et dans la peur. Nous ne méritons pas de vivre comme le Togo d’avant,nous ne méritons pas de vivre comme la côte d’ivoire au temps de Gbagbo, nous ne méritons pas de vivre comme le Nigeria. Nous avons une démocratie fondé sur la paix, sur la liberté des individus, sur la liberté des institutions. Un sage assis voit plus loin que des jeunes debout. Notre président peu avoir toute les voix au parlement en prenant la décision sage de faire participer les parties de l’opposition aux élections. Moi j’ai voté pour talon pour qu’il fasse de ce pays sa chose, pour qu’il l’innove pour qu’il garantisse la sécurité, la démocratie et la liberté des institutions et celle du peuple. Nous sommes nombreux à penser qu’on a fait un bon choix, mais on ne fera plus le même choix s’il s’avoue vaincu en décidant de laisser uniquement les parties de la mouvance aller aux élections. C’est notre pays, nous avons une responsabilité.

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Sam

Bonjour chers compatriotes,
Mais de quoi à peur le président Talon et son gouvernement pour exclure toutes oppositions ?
Il oublie déjà son passé proche quand il dit exilé en France ? C’est ce même meuble dont il bafoue la volonté qui s’était levé et marché en sa faveur en défendant sa cause .
Si l’ex président YAYI s’était comporté comme lui actuellement il serait encore aujourd’hui au pouvoir et lui Talon en France .
Qu’il nous fasse honneur en aiyant le courage d’affronter dignement l’opposition.
Il y a une vie après le pouvoir après tout.
Qu’il soit réélu ou pas il.est loin d’être.malheureux qil.perdrait .
Vive la démocratie Béninoise

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Sam

Toutes mes excuses pour des erreurs de frappes !