Japon: inédit, l’empereur Akihito abdique et passe le témoin à son fils

Le Japon vit un jour historique ce 30 avril, marqué par une cérémonie religieuse au cours de laquelle l’empereur Akihito met un terme à ses trente ans de règne pour passer le relais à son fils Naruhito.

Vêtu d’une volumineuse chasuble de soie brun doré réservée au seul souverain, l’empereur du Japon se livrait ce 30 avril aux ultimes cérémonies de son abdication, la première du trône du Chrysanthème en deux siècles. Coiffé d’un couvre-chef noir surmonté d’une très haute crête, Akihito a annoncé dans la matinée à ses ancêtres et aux dieux son renoncement, dans plusieurs sanctuaires du Palais impérial. Mais la cérémonie majeure, de dix minutes seulement, aura lieu à 17h (8H GMT) dans la plus belle salle du Palais, Matsu no Ma (la salle de pin). Akihito mettra un terme à plus de 30 ans passés comme «symbole de l’Etat et de l’unité du peuple», son fils aîné Naruhito lui succédera officiellement le lendemain.

Ces deux rituels ultra-protocolaires et très brefs sont fermés au public et diffusés sur la chaîne publique NHK avec une rare solennité. Devant le Palais impérial, de petits rassemblements ont commencé à se former dès la matinée, malgré la pluie. La population nippone vit ainsi des festivités historiques et quasi inédites, puisque, cette fois, la nation n’est pas endeuillée comme c’était le cas en 1989 (mort de Hirohito aussi appelé empereur Showa), 1926 (mort de l’empereur Taisho) ou 1912 (mort de l’empereur Meiji). Le prince héritier ne succédera à son père que quand le Japon basculera le 1er mai à minuit heure locale dans l’an 1 de la nouvelle ère impériale Reiwa (belle harmonie), après trois décennies d’ère Heisei (parachèvement de la paix).