Onzième producteur mondial de pétrole, le Venezuela contraint d’en importer du Nigeria

Le Venezuela, qui abrite les plus grandes réserves mondiales de pétrole, en arrive à importer du brut. Le pays a été contraint d’acheter du pétrole au Nigeria alors que sa production a chuté d’un million de barils par jour en mars.

C’est un comble! Le Venezuela, qui abrite les plus grandes réserves mondiales de pétrole, en arrive à importer du brut. En mars, la production du pays est tombée sous le niveau d’un million de barils par jour, sa pire performance depuis seize ans. Les sanctions imposées par les États-Unis pèsent sur l’activité, ralentie aussi par le délabrement économique du pays.

Les champs de pétrole terrestres et maritimes, les pipelines et les ports sont également bloqués par les coupures de courant récurrentes. Résultat, la compagnie publique Petroleos de Venezuela SA (PDVSA) a fait l’acquisition d’un cargo de brut auprès du Nigeria. Près d’un million de barils de pétrole léger du champ nigérian d’Agbami ont ainsi été déchargés sur la côte vénézuélienne mardi.

Le Venezuela, qui tire la quasi-totalité de ses revenus du pétrole, traverse une crise politique, économique et sociale sans précédent. Le président Nicolas Maduro, successeur de Hugo Chavez dont la légitimité est de plus en plus contestée, a conduit le pays à la ruine.

Au point que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit cette année une chute du PIB de 25 %, une inflation démesurée (10.000.000 %) et un taux de chômage dépassant 44 %. Il faudra au Venezuela «au moins une décennie» pour se remettre de la crise économique qu’il traverse actuellement. D’ici là, la production de pétrole pourrait «connaître une chute vertigineuse à 600.000 barils par jour», anticipe le Fonds.