Bénin: une traque clandestine contre des jeunes leaders de l’opposition?
La gestion de la crise post-électorale semble s’accentuer sur les leaders de l’opposition, notamment les jeunes qui ont décidé de décrier la gestion du président Talon. En effet, après les événements du 1er et 02 mai 2019, les arrestations et convocations sont devenues le quotidien des jeunes opposants. Mais ce qui inquiète surtout leurs familles et proches, c’est la méthode par laquelle certains d’entre eux sont privés de leur liberté.
Selon les témoignages reçus des proches d’Habib Ahandessi, il a été pris devant l’école Camara Laye dans la commune d’Abomey-Calavi. Il était 22h dépassé ce 08 mai 2019 quand en pleine circulation, un véhicule s’est immobilisé devant lui. Il n’aurait même pas eu le temps d’identifier les occupants du véhicule avant d’être embarqué. Comme Habib, Hermann Kokou aussi a été pris en pleine circulation, sauf que cette fois-ci, c’était tôt dans la matinée.
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Quand à Tadjoudine, il a reçu la visite des hommes en armes à son domicile dans la nuit du 09 mai 2019. Embarqué, il se serait retrouvé au commissariat central de Parakou. En ce qui concerne Laourou Moudjibou, il aurait été pris chez lui à Abomey-Calavi. Il faut noter que certains jeunes ont pu échapper à leurs bourreaux. Il s’agit de Constantin Amoussou et de Bill K. qui auraient pu être actuellement dans les mêmes conditions que leurs camarades.
Les familles dans l’incertitude
Arrêtés ou enlevés? En tous cas Habib Ahandessi, Hermann Kokou, Laourou moudjibou, Tadjoudine ont été privés de leur liberté dans des conditions dignes d’un scénario hollywoodien. Toute chose qui pousse certaines personnes à parler d’enlèvement et toutes nos tentatives pour avoir les vraies raisons de leurs arrestations de sources officielles sont restées vaines.
Pour les familles de ces victimes, c’est la désolation et l’inquiétude. Pour ces parents, ce qui inquiète le plus est la destination et le traitement infligé à ces jeunes, à qui il serait reproché des faits d’incitation à la violence. Pour des proches contactés par BWT, il est actuellement difficile de savoir le sort réservé à ces jeunes qui se sont engagés aux côtés des partis de l’opposition au sein du PUJO.
Cette Coalition qui a vu le jour ce mercredi 11 juillet 2018 à Cotonou est une initiative de plusieurs jeunes dont Donklam Abalo, Léonce Houngbadji, Constantin Amoussou et bien d’autres jeunes activistes de l’opposition. Dénommée Pôle Unifié des Jeunes de l’Opposition (PUJO), elle se veut être un creuset de réflexions et d’actions de tous les jeunes se réclamant de l’opposition.
Selon ses initiateurs, le PUJO est le fruit d’une aventure inédite, portée par des femmes et des hommes qui n’ont pas voulu se résigner à une société défaitiste et bloquée. « Nous avons l’ardente obligation de rester fidèles à cet élan, afin de sauver le Bénin. » avaient-ils martelé dans leur déclaration lors de leur congrès constitutif.
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