Mali: protestation à Bamako devant le nouveau QG de la force du G5 Sahel
La manifestation de deux jours à Bamako contre l’installation de la base militaire de la force conjointe antidjihadiste s’achève ce 23 mai, a-t-on appris.
Des habitants de Bamako ont entamé mercredi un sit-in de 48 heures pour protester contre l’installation dans la capitale malienne du nouveau quartier général de la force conjointe antidjihadiste de l’organisation régionale G5 Sahel, a constaté un correspondant de l’AFP.
Selon des témoins, les manifestants ont barré la route menant au quartier (QG) situé au pied d’une colline et installé une habitation de fortune devant l’entrée. Pour Mariam Keïta, représentante des femmes de militaires maliens et l’une des organisatrices du sit-in, la protestation ne finira pas tant que le QG de la force régionale reste à Bamako. « Nous ne voulons pas du G5 ici. Leur objectif est de lutter contre les terroristes. Ils n’ont qu’à prendre la direction du nord du Mali, et non venir rester à Bamako », a-t-elle déclaré. « Il faut que les militaires du G5 partent au front. Ils ne doivent pas rester ici », a affirmé de son côté Maïmouna Kanté, veuve d’un militaire tué dans le nord du Mali.
Plusieurs manifestants disent craindre que la présence du QG de la force du G5 Sahel n’y attire des attentats, comme celui de Sévaré en juin. « Ici nous ne sommes que des civils. Et s’il y a des attentats, les victimes seront des civils », a indiqué, par exemple, Ousmane Traoré, responsable d’une association de jeunes du quartier co-organisatrice du rassemblement.
En deux ans, la force conjointe antijihadiste de l’organisation régionale G5 Sahel a mené une série d’opérations, sans réel impact sur le terrain, où elle n’a pas encore croisé le fer avec les jihadistes.
Le G5 Sahel a été créé en 2014 à Nouakchott où est basé son secrétariat.
Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, souvent mêlées à des conflits intercommunautaires, il a réactivé en 2017 avec l’appui de la France, son projet de force conjointe, initialement lancé en 2015.
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